La cheffe des démocrates à la Chambre des représentants des Etats-Unis, Nancy Pelosi, doit se voir refuser la communion catholique en raison de sa défense du droit à l'avortement, a jugé vendredi 20 mai l'archevêque de San Francisco dans une lettre rendue publique.
Il s'agit pour lui d'«un péché grave». Aux Etats-Unis, l'archevêque de San Francisco a refusé de donner la communion à Nancy Pelosi, cheffe des démocrates à la Chambre des représentants, pour avoir défendu le droit à l’avortement.
«Vous ne devez pas vous présenter pour (recevoir) la Sainte-Communion et, si cela devait arriver, vous ne devrez pas être admise pour la Sainte-Communion, jusqu'à ce que vous répudiiez publiquement votre défense de la légitimité de l'avortement, et que vous vous confessiez et receviez l'absolution » a déclaré l'archevêque américain Salvatore Cordileone dans une lettre datée de jeudi 19 mai, adressée à la haute responsable démocrate.
Invoquant la position de l'Eglise sur la question de l'avortement, Salvatore Cordileone indique dans sa lettre avoir déjà menacé Nancy Pelosi, élue de Californie depuis des décennies, de cette mesure en avril 2022 si elle ne désavouait pas publiquement les «"droits" à l'avortement».
«Une abomination»
L'annonce de l'archevêque intervient alors que le droit à l'avortement aux Etats-Unis est menacé par la Cour suprême qui, selon un document révélé par Politico, semble prête à revenir en arrière, cinquante ans après sa décision historique de protéger l'IVG.
Peu après la fuite du document début mai, Nancy Pelosi et le chef des sénateurs démocrates, Chuck Schumer, avaient estimé dans un communiqué commun que l'éventuelle décision de la Cour suprême constituerait «une abomination».
Ils avaient tous deux averti : «Si ces informations sont justes, la Cour suprême est prête à infliger la plus forte restriction des droits des cinquante dernières années, pas seulement aux femmes mais à tous les Américains».
1973, date historique pour l’IVG
Même s'il est soutenu par une majorité de la population, selon de récents sondages, le droit à l'avortement est un sujet de société très clivant aux Etats-Unis depuis l'arrêt historique «Roe v. Wade» de janvier 1973, qui protège le droit des Américaines à interrompre leur grossesse.
L'archevêque demande également «à tous les fidèles de l'archidiocèse de San Francisco de prier pour tous nos élus, particulièrement les élus catholiques» qui font la promotion des droits à l'avortement, afin qu'ils changent d'avis «sur cette question de la plus grande gravité».