Dans la soirée de lundi, la junte malienne a affirmé à travers un communiqué avoir été victime, la semaine dernière, d’une tentative de coup d’Etat «soutenue par un Etat occidental».
L’expression de l’arroseur arrosé semble prendre tout son sens à Bamako, au Mali. Et pour cause, dans un communiqué lu lundi soir à la télévision d’Etat, la junte d’Assimi Goïta, actuellement au pouvoir, a avancé avoir été victime d’une tentative de putsch. Des faits qui surviennent près d’un an et demi après avoir elle-même renversé le gouvernement d’Ibrahim Boubacar Keïta.
Pour rappel, le Mali qui est au cœur de crises sécuritaires depuis le déclenchement d’insurrections indépendantiste et jihadiste en 2012, a été dirigé par le colonel Assimi Goïta entre le 24 août et le 25 septembre 2020. Celui-ci a ensuite repris la fonction de chef de l’Etat dans le cadre d’un gouvernement de transition, après un nouveau putsch survenu l’année dernière.
Ainsi ce coup d’Etat contre la junte malienne survient alors que les militaires sous les ordres du colonel, qui avaient pour souhait de rendre le pouvoir à des civils après les élections programmées en février 2022, ont finalement renoncé à cet engagement.
une dizaine d'interpellations
«Dans le dessein malsain de briser la dynamique de refondation du Mali, un groupuscule d’officiers et de sous-officiers anti-progressistes maliens a tenté un coup d’Etat dans la nuit du 11 au 12 mai 2022», a fait savoir le gouvernement de transition. Alors que les relations entre la France et le Mali se sont détériorées au cours de ces dernières années, la junte a affirmé dans son communiqué que «ces militaires étaient soutenus par un Etat occidental», sans pour autant ajouter d'autre précision.
Il est également précisé que «la tentative a été déjouée grâce à la vigilance et au professionnalisme des forces de défense et de sécurité». Si l’on apprend également que les personnes interpellées ont été remises à la justice, leur identité et le lieu de leur détention n’ont néanmoins pas été divulgués. De plus, un militaire sous couvert d’anonymat a parlé «d’une dizaine d’interpellations effectuées, et que d’autres étaient en cours».
Le gouvernement militaire, qui espère trouver des complices, a indiqué que «tous les moyens nécessaires ont été déployés» dans le cadre de l’enquête. Il a aussi assuré que «la situation est sous contrôle, et invite les populations» à maintenir le calme.