Un des jumeaux siamois originaires du Yémen que des médecins saoudiens ont séparé après une opération «compliquée» de 15 heures, est mort, ont rapporté lundi des médias d'Etat saoudiens.
Youssef et Yassine, deux garçons yéménites de 19 mois, sont nés siamois, «reliés par plusieurs organes». Ils ont pu bénéficier d'une opération en Arabie saoudite, à laquelle pas moins de 24 médecins ont participé. Mais dans la soirée, l'agence de presse officielle SPA a annoncé que l'un des jumeaux avait succombé d'un arrêt cardiaque.
Les médecins «ont fait face à des défis et des difficultés importants lors du processus de séparation, qui ont laissé (le bébé) dans un état critique après l'opération», a précisé l'agence, ajoutant que le survivant était dans un état stable.
SPA avait expliqué que les médecins du Centre d'aide humanitaire et de secours Roi Salmane ont effectué cette intervention chirurgicale «en quatre phases» pour séparer les jumeaux, la décrivant comme «l'une des plus compliquées» qu'ils aient réalisées.
Un programme saoudien «important» pour les jumeaux siamois
Ce centre médical géré par l'Etat saoudien vante régulièrement son aide humanitaire au Yémen comme preuve de l'engagement de Ryad à soulager les souffrances dans ce pays, enguerre depuis sept ans.
La semaine dernière, le roi Salmane d'Arabie saoudite a ordonné le transfert à Ryad de jumelles siamoises yéménites, Mawaddah et Rahmah, «afin de procéder à des examens médicaux et de vérifier la possibilité» d'une séparation, selon SPA. Le roi «attache une grande importance au programme saoudien pour les jumeaux siamois», ajoute l'agence d'Etat.
En juillet, des médecins saoudiens ont séparé des bébés siamois, affirmant alors qu'il s'agissait de leur 50e opération de ce type réussie.
La guerre au Yémen oppose depuis 2014 le pouvoir, appuyé depuis 2015 par une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite, aux rebelles Houthis, soutenus par l'Iran. Ce conflit a fait des centaines de milliers de morts et poussé le pays le plus pauvre de la péninsule arabique au bord de la famine.