La région ukrainienne de Kherson, occupée par les Russes depuis début mars, va demander à être annexée par la Russie, a affirmé mercredi un de ses responsables prorusses.
«Il y aura une demande (adressée au président russe) pour intégrer la région de Kherson en tant que sujet à part entière de la Fédération de Russie», a déclaré Kirill Stremooussov, chef adjoint de l'administration de la cité côtière de Kherson, seule ville ukrainienne d'importance prises par les Russes après deux mois et demi de guerre en Ukraine.
«La base juridique (...) sera prête avant la fin de l'année», a-t-il affirmé, ajoutant que comme la communauté internationale n'avait pas reconnu le référendum de rattachement de la Crimée à la Russie en 2014, la région de Kherson n'organiserait pas de tel scrutin.
Un haut responsable parlementaire russe, Andreï Tourtchak, avait déjà affirmé vendredi lors d'une visite à Kherson que la Russie resterait «pour toujours» dans le sud de l'Ukraine.
une annexion Comme en Crimée ?
Kiev accusait depuis plusieurs semaines Moscou de vouloir organiser dans cette région un référendum sur l'indépendance, comme en 2014 lors de l'annexion de la Crimée.
Ces nouvelles annonces surviennent alors que la cheffe du renseignement américain Avril Haines a averti mardi que le président russe Vladimir Poutine se préparait «à un conflit prolongé» et visait «des objectifs au-delà du Donbass».
Selon elle, la Russie a dans son viseur la Transnistrie, région séparatiste de Moldavie dont la pointe sud n'est qu'à une soixantaine de kilomètres de la grande ville ukrainienne d'Odessa, sur la mer Noire. Le commandement ukrainien pour le sud a souligné d'ailleurs que les troupes russes frappaient «sans merci» la région de Mykolaïv, ultime verrou avant Odessa.