A l’occasion du défilé militaire russe ce lundi 9 mai à Moscou, pour célébrer la victoire des soviétiques sur l’Allemagne nazie en 1945, Vladimir Poutine a déclaré qu’il fallait tout faire pour empêcher «l’horreur d’une nouvelle guerre globale».
«Notre devoir est de garder la mémoire de ceux qui ont écrasé le nazisme (...) et de faire tout pour que l'horreur d'une guerre globale ne se répète pas», a-t-il affirmé, en référence à la Seconde Guerre mondiale pendant laquelle l'URSS avait perdu 27 millions de citoyens.
Le président russe a affirmé aux milliers de soldats présents au défilé qu’ils combattaient «pour la patrie, pour son avenir», et a qualifié son offensive en Ukraine de «riposte préventive» face à la «menace» que représentent les Ukrainiens aux frontières de la Russie. Vladimir Poutine s'efforce de placer le conflit en Ukraine dans la droite ligne de la Seconde Guerre mondiale, qualifiant sans cesse ses adversaires de néo-nazis.
la Menace nucléaire crédible ?
Vladimir Poutine a évoqué le risque d’une «guerre globale» alors même que, depuis le début du conflit, la Russie agite la menace nucléaire. Au début de l’invasion en Ukraine, fin février, elle avait par ailleurs mis en état d’alerte ses forces de dissuasion, y compris les armes nucléaires tactiques. Vladimir Poutine avait lui aussi formulé des menaces d’une réponse «rapide et foudroyante» en cas d’intervention extérieure dans le conflit. Beaucoup craignent donc une extension de la guerre en dehors des frontières de l’Ukraine, et une réponse russe au soutien apporté par les pays européens à l’armée ukrainienne.
Samedi dernier, la CIA, principale agence du renseignement américain, a toutefois déclaré qu’il n’y avait, à date, pas de «preuve concrète montrant que la Russie prépare le déploiement ou même l'utilisation potentielle d'armes nucléaires tactiques».
Devant les milliers de soldats participant au défilé à l'ombre des murs rouges du Kremlin, Vladimir Poutine est revenu sur sa décision d'attaquer l'Ukraine le 24 février, répétant que Kiev préparait une attaque contre les séparatistes pro-russes du Donbass, voulait se doter de la bombe atomique et était soutenu par l'Otan.