La crise alimentaire mondiale, exacerbée par la guerre en Ukraine, pourrait plonger 10 millions de personnes à travers le monde dans la pauvreté, a souligné mardi la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen, appelant pays partenaires et alliés des Etats-Unis et institutions financières internationales à agir.
«Au moins 10 millions de personnes (dans le monde) pourraient plonger dans la pauvreté en raison uniquement de la hausse des prix alimentaires», a-t-elle indiqué lors d'une réunion organisée par Washington en marge des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale, et réunissant notamment des ministres des pays du G7 et du G20.
A court terme, «nous devons éviter les restrictions à l'exportation qui pourraient encore augmenter les prix», mais aussi «soutenir les populations les plus vulnérables avec des filets de sécurité sociale et un soutien ciblé aux petits agriculteurs afin qu'ils puissent continuer à produire», a détaillé la ministre de l'Economie et des Finances de Joe Biden.
Les institutions économiques internationales appelées à agir
Par ailleurs, elle appelle les institutions économiques internationales, comme le Fonds monétaire international ou la Banque mondiale, à agir, car elles «sont bien placées pour travailler avec les pays et les partenaires touchés afin de développer des solutions».
«Nous sommes confrontés à une insécurité alimentaire mondiale croissante», qui «touche le plus durement les personnes les plus vulnérables – les familles qui dépensent déjà une part disproportionnée de leurs revenus en nourriture», a souligné la ministre.
«De plus, l'interdépendance du système alimentaire mondial signifie que les populations de tous les continents sont touchées», a-t-elle ajouté.
La Russie responsable de la crise alimentaire
Tandis que «les conflits, le changement climatique et les ralentissements économiques, tels que ceux associés à la pandémie», avaient déjà accru l'insécurité alimentaire, la guerre en Ukraine «exacerbe encore les pressions préexistantes sur les prix et l'offre alimentaire», a souligné la secrétaire au Trésor. Les actions de la Russie en sont responsables.
La session d'ouverture de cette réunion devait réunir la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, le président de la Banque mondiale, David Malpass, le président du Fonds international de développement agricole (FIDA) – l'une des trois agences des Nations unies en charge de l'alimentation – Gilbert Houngbo, avait précisé le Trésor lundi.
Des experts de la Banque africaine de développement, de la Banque asiatique de développement, de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, de la Banque interaméricaine de développement, du FIDA, de la Banque mondiale et du FMI, doivent également y assister.