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Guerre en Ukraine : quelle est la situation à Marioupol ?

Vue aérienne de l'usine métallurgique Azovstal, à Marioupol. [Maxar Technologies/AP]

Marioupol, port stratégique du sud-est de l'Ukraine, est bombardé et assiégé depuis le début du mois de mars. Alors que la résistance ukrainienne s'est retranchée dans les souterrains de la ville, l'armée russe revendique de premières redditions.

combats acharnés

Après plus d'un mois de siège, les combats se concentrent désormais dans la gigantesque zone industrielle de la ville. Les troupes ukrainiennes qui résistent encore à l'assaut russe sont cachées dans le complexe métallurgique Azovstal, dont les kilomètres de souterrains forment un véritable labyrinthe.

Ce mercredi 13 avril, le ministère de la Défense russe a affirmé que 1.026 soldats ukrainiens «ont volontairement déposé les armes et se sont rendus» aux forces russes, dans la zone de l'usine métallurgique Ilitch, un peu plus au nord.

«La ville devrait tomber rapidement», indique l'expert militaire et ancien colonel Michel Goya, dans son point de situation quotidien.

Soumis à un bombardement intensif, Marioupol est détruit à 90%, affirme le maire de la ville. La prise de Marioupol serait une victoire importante pour les Russes car elle leur permettrait de consolider leurs gains territoriaux le long de la mer d'Azov en reliant la région du Donbass, en partie contrôlée par leurs partisans, à la Crimée que Moscou a annexée en 2014.

catastrophe humanitaire

Privés d'eau, de nourriture et de médicaments pendant plusieurs semaines, les habitants de Marioupol ont progressivement évacué la ville, après plusieurs tentatives infructueuses d'instaurer une trêve humanitaire. Environ 100.000 personnes seraient toujours bloquées sur place.

Les autorités régionales évaluent à au moins 20.000 le nombre de morts à Marioupol. Le gouverneur ukrainien de la région de Donetsk a précisé que le bilan était compliqué à établir à cause du blocus enfermant la ville.

Accusations d'utilisation d'armes chimiques

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a fait état d'«informations crédibles» sur la possibilité que la Russie fasse usage d'«agents chimiques» dans son offensive pour prendre Marioupol. L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) s'est dite préoccupée. De son côté, le Royaume-Uni a annoncé qu'il tentait de «vérifier» ces informations.

«Trois personnes présentent des signes clairs d'empoisonnement par des produits chimiques de guerre mais sans conséquences catastrophiques», avait déclaré lundi sur Telegram le nationaliste Andriï Biletsky, fondateur du bataillon Azov qui combat à Marioupol.

Ces soupçons font écho aux propos du représentant de l'armée séparatiste à Donetsk, Edouard Bassourine. Cité lundi par l'agence russe Ria Novosti, il avait affirmé que les militaires qui assiègent Marioupol pourraient recourir à des «troupes chimiques qui trouveront un moyen de faire sortir les taupes de leur trou», en référence aux soldats ukrainiens retranchés dans les souterrains de la ville.

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