En raison d'une forte hausse des cas de Covid-19, la ville de Shanghai, en Chine, est soumise à un confinement strict depuis fin mars. Ses habitants ne peuvent pas se déplacer librement et, pour les quelque 5.200 Français qui y résident, cela implique de ne pas pouvoir voter ce dimanche. Comme c'était déjà le cas pour le premier tour.
Dans un communiqué publié le 8 avril dernier, l'ambassade de France en Chine avait indiqué qu'il avait «été décidé de ne pas ouvrir les bureaux de vote de Shanghaï pour le premier tour de l'élection présidentielle» française.
L'institution expliquait en effet que ses «démarches répétées» pour obtenir «une autorisation exceptionnelle de sortie pour les électeurs et membres des bureaux de vote et assesseurs confinés», n'avaient pas convaincu les autorités chinoises.
Une situation «grave et compliquée»
Ces dernières ont déclaré à l'ambassade française : «compte tenu de la situation grave et compliquée à Shanghai, il est objectivement impossible de remplir les conditions pour l’organisation par votre consulat de l’élection, pour la sécurité de toutes les personnes résidant à Shanghai». Un avis qui n'a pas évolué depuis le premier tour et que empêche une nouvelle fois les Français d'aller voter ce dimanche.
«On ne peut plus sortir. On ne peut sortir de chez soi», témoigne Grégory Lopez, un Français installé à Shangai, qui affirme que «des scellés ont été posés sur les portes des maisons». Une situation dramatique qui force les expatriés à changer leur priorité.
«Ma priorité malheureusement à ce jour n'est pas d'aller voter. Ma priorité est de m'assurer que ma famille a sufisamment à boire et à manger dans les prochains jours», poursuit le père de famille coincé en Chine.
Et la situation ne risque pas de s'améliorer si l'épidémie continue de faire des victimes. Ce samedi 23 avril, avec 12 nouveaux morts et plus de 23.000 nouveaux cas positifs annoncés à Shanghai : c'est encore beaucoup trop pour la Chine qui s'accroche coûte que coûte à sa stratégie zéro covid.
L'ambassade avait promis de tout faire pour que ce second tour «puisse se tenir régulièrement». Pour y parvenir, «le ministère de l'Europe et des affaires étrangères, l'ambassade et les consulats généraux» devaient travailler conjointement, tout en informant les électeurs de l'évolution de la situation.
Ce ne sera finalement pas suffisant. Le Conseil constitutionnel a été consulté, avant de se résigner à ne pas ouvrir les bureaux de vote une nouvelle fois ce dimanche. Cette décision ne concerne toutefois que Shanghai, puisqu'à «Pékin, Canton, Chengdu, Wuhan et Hong Kong», le scrutin se déroulera comme prévu.