Le stratagème aura tenu huit ans. A partir de 2013, une salariée de la prestigieuse Université de Yale (Etats-Unis) a escroqué son employeur en revendant à son profit du matériel informatique commandé pour l'établissement. Le préjudice total s'élève à 40 millions de dollars, soit environ 36,2 millions d'euros.
Jamie Petrone, 42 ans, avait été embauchée au sein de l'Université de Yale en 2008. On lui avait confié le poste de directrice des finances et de l'administration du département de médecine d'urgence, pour lequel elle était notamment chargée des achats de matériel, avec un plafond de 10.000$.
C'est donc quelques années après son arrivée, à partir de 2013, que la quadragénaire a commencé à commander du matériel informatique de façon massive, en veillant toutefois à ne pas dépasser le maximum autorisé. Jamie Petrone faisait des achats en son nom ou demandait à d'autres membres du personnel de le faire. Selon NBC News, il lui arrivait de diviser certaines commandes pour que leur montant ne dépasse pas le seuil de 10.000$.
Un train de vie luxueux
Le matériel volé était ensuite expédié à une entreprise chargée de la revente. Jamie Petrone avait veillé à ce que cette dernière soit située en dehors de l'Etat du Connecticut et à ce qu'elle lui verse les bénéfices de la transaction. L'argent était versé sur le compte d'une société que la fraudeuse avait spécifiquement créée pour cet usage.
D'après les informations du New York Post, l'employée a été interrogée une première fois en 2020, concernant des achats jugés suspects. Puis l'Université de Yale a reçu un signalement anonyme l'incriminant directement et soulignant le volume élevé des commandes d'équipement. Une enquête interne avait alors été ouverte.
Elle a permis de mettre au jour le train de vie luxueux de la directrice des finances et de l'administration du département de médecine d'urgence. Jamie Petrone possédait notamment 6 voitures de luxe et plusieurs propriétés immobilières. Certains de ces biens ont été saisis dans le cadre de la procédure à son encontre, notamment trois maisons situées dans le Connecticut et une autre en Géorgie.
La quadragénaire a plaidé coupable et estimé que 90% de ses achats liés à l'informatique étaient frauduleux. Selon son avocat, Frank J. Riccio II, elle exprime «des remords» et attend désormais son jugement, prévu le 29 juin. Elle encourt 20 ans de prison.