Sortant de sa traditionnelle réserve, la Suisse s'est alignée sur les sanctions mises en place par l'Union européenne contre la Russie. En guise de réponse, Moscou a saisi plusieurs montres de l'horloger suisse de luxe Audemars Piguet. Le préjudice total s'élèverait à plusieurs millions d'euros.
Les autorités russes ont évoqué des infractions douanières pour justifier la perquisition de la filiale locale de l'entreprise, le 22 mars dernier. Mais, pour le ministère suisse des Affaires étrangères, dont les propos sont relayés par le magazine suisse NZZ, l'intervention du Service fédéral de sécurité (FSB) russe constitue «très probablement une mesure répressive arbitraire en réponse aux sanctions».
Pour rappel, la Suisse a notamment ordonné le gel immédiat des avoirs de personnalités et entités russes figurant sur la liste noire de l'UE. Les banques ont ainsi l'obligation de signaler les personnes ou entreprises visées par des sanctions au ministère de l'Economie. Dans la mesure où il n'existe aucune base juridique permettant la confiscation des fonds en Suisse, les avoirs sont bloqués mais restent la propriété de la personne visée.
En parallèle, la Suisse a aussi repris à son compte l'interdiction d'exporter des produits de luxe en Russie, alors que la mesure pourrait «lourdement affecter» certaines entreprises du pays, selon le gouvernement suisse. En l'occurrence, la marque Audemars Piguet a stoppé toute exportation vers la Russie depuis février.