Un avion de la compagnie China Eastern Airlines avec 132 personnes à son bord s'est écrasé lundi dans le sud-ouest de la Chine.
Le transporteur China Eastern Airlines a confirmé lundi des «morts» et présenté ses condoléances après l'accident d'un de ses Boeing-737, qui s'est écrasé dans le sud de la Chine avec 132 personnes à bord.
«La compagnie rend un hommage attristé aux passagers et aux membres d'équipage qui sont morts dans l'accident», selon un communiqué de l'entreprise adressé à la Bourse de Shanghai, où elle est cotée. Elle n'a pour l'heure donné aucun bilan humain de la catastrophe.
Le Boeing 737, s'est écrasé près de la ville de Wuzhou, dans la région du Guangxi, et a «provoqué un incendie» de montagne, a indiqué CCTV, ajoutant que des équipes de secours ont été envoyées sur place.
Selon les médias locaux, le vol MU5735 de China Eastern Airlines avait décollé peu après 13H00 locales (05H00 GMT) de la métropole de Kunming (Sud-Ouest). Il avait pour destination Canton, à quelque 1.300 km.
L'appareil a «perdu le contact au-dessus de la ville de Wuzhou» dans la région montagneuse du Guangxi, a indiqué l'administration chinoise de l'avion civile (CAAC). «Il est confirmé que ce vol s'est écrasé», a-t-elle ajouté dans un bref communiqué, précisant avoir dépêché «un groupe de travail» sur les lieux. L'avion transportait 123 passagers et 9 membres d'équipage, selon la CAAC.
Sur l'application de tracker Flight Aware, qui répertorie les vols à l'international et qui propose le suivi des trajets en temps réel, on constate que la localisation de l'appareil a été coupée peu de temps après le décollage. Au dernier moment où l'avion était encore répertorié sur le traceur, il volait à 8.880 mètres du sol, à une vitesse de 841 km/h.
Même s'il est «beaucoup trop tôt» pour tirer des conclusions, Jean-Paul Troadec, ancien directeur du Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA), estime que ce Boeing 737 a eu un comportement «très inhabituel» avant son crash.
Une chute brutale durant trois minutes
«Sur le site Flightradar, on voit que l'avion, qui était en altitude de croisière (à près de 9.000 m d'altitude, NDLR), a brutalement piqué à environ 600 km/h vers le sol avant de s'écraser. C'est très inhabituel, un décrochage simple ne donnerait pas du tout ce genre de profil», explique-t-il auprès de l'AFP. Un décrochage à haute altitude «ça se rattrape très très très bien», ajoute le spécialiste. Il s'agit même de «manoeuvres qu'on apprend dans les première heure des leçons de pilotage [...] Là, c'est autre chose».
Jean-Paul Troadec émet l'hypothèse d'une «descente brusque de l'avion» commandée par le pilote automatique et «qui n'aurait pas été rattrapée par l'équipage». Mais cela «paraît un peu surprenant compte-tenu de la durée de la chute, trois minutes». Une «action de l'équipage» est également possible selon lui mais «on ne peut rien dire de plus». En tout cas, l'expert n'a «jamais entendu parler de problème particulier sur ce modèle d'avion» et juge le niveau de sécurité de l'aviation civile chinoise «tout à fait excellent».
L'ancien directeur du BEA compte donc sur les compétences du bureau d'enquête chinois pour identifier la ou les causes du crash. Les enregistreurs de vol, «qui ont normalement survécu à ce choc», devraient permettre de «reconstituer précisément la trajectoire, mais aussi les paramètres de l'avion, les conversations des pilotes» et «toutes les actions qui ont pu être faites sur les commandes».
Dans l'attente de ces informations cruciales, aucun bilan n'a pour l'heure été établi. Le dernier accident aérien majeur en Chine remontait à août 2010. Il avait fait 42 victimes.