Un «ouragan de famines» risque de frapper de nombreux pays, notamment les plus démunis, à cause de la guerre en cours en Ukraine, a averti l'ONU ce lundi.
Au Yémen, cinq fois plus de personnes risquent de souffrir de la faim cette année, en raison des problèmes d’approvisionnement de denrées alimentaires liés à la guerre menée par la Russie en Ukraine, ont indiqué l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), le fonds pour l'enfance UNICEF et le Programme alimentaire mondial (PAM).
Si la guerre civile reste le principal facteur de la faim, la crise entre la Russie et l'Ukraine pèse aussi sur le Yémen, où plus de 40% des importations de céréales proviennent de ces deux pays, toujours selon le rapport de l’ONU.
«Nous devons faire tout notre possible pour éviter un ouragan de famines et un effondrement du système alimentaire mondial», a déclaré le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.
45 pays africains en danger
L’Ukraine et la Russie étant de gros producteurs de céréales, notamment de blé, de nombreux pays dépendent de leurs exportations pour se nourrir. Les prix des céréales et d’autres denrées alimentaires risquent de s'envoler et de pénaliser des pays déjà défavorisés.
«45 pays africains et pays les moins avancés importent au moins un tiers de leur blé d'Ukraine ou de Russie – 18 de ces pays en importent au moins 50%. Cela comprend des pays comme le Burkina Faso, l'Egypte, la République démocratique du Congo, le Liban, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen», a détaillé le chef de l’ONU, qui a une nouvelle fois appelé à mettre fin à cette guerre.
Invité de CNEWS la semaine dernière, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, avait affirmé craindre une «crise alimentaire mondiale» en raison de la crise ukrainienne. Si la France n’avait quant à elle pas à craindre de pénurie, des «effets prix» pourront toutefois être constatés pour certaines denrées alimentaires, notamment pour la viande, le prix de l’alimentation du bétail risquant de fortement augmenter.