Face aux critiques, notamment de la France, le Royaume-Uni a annoncé lundi l'installation à Calais (Pas-de-Calais) d'un centre de demande de visas pour les réfugiés ukrainiens.
Le Premier ministre Boris Johnson a affirmé que son pays serait «aussi généreux que possible».
Il est «faux de dire que nous ne faisons que renvoyer les gens, ce n'est absolument pas le cas, nous soutenons ceux qui sont venus à Calais», a ajouté la ministre britannique de l’Intérieur, Priti Patel.
Devant le Parlement, elle a confirmé que Londres avait mis sur pied un centre de demandes de visas à Calais, mais «loin du port». Elle a insisté sur la nécessité de ne pas créer de «goulots d'étranglement à Calais».
Une «réponse totalement inadaptée» selon Darmanin
La question migratoire est à l'origine de tensions de longue date entre Londres et Paris, en particulier depuis le Brexit, dont la maîtrise des frontières était l'une des grandes promesses.
Samedi dernier, dans une lettre adressée à son homologue britannique, le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin avait critiqué la «réponse totalement inadaptée» et le «manque d'humanité» du Royaume-Uni à l'égard des réfugiés ukrainiens refoulés au port de Calais.
«Nous avons déjà deux voies très, très généreuses» d'accueil des Ukrainiens au Royaume-Uni, a déclaré lors d’une allocution télévisée Boris Johnson, évoquant celle du regroupement familial «qui pourrait potentiellement voir des centaines de milliers de personnes venir dans ce pays» et la «voie humanitaire».
Le dirigeant conservateur a assuré que des «milliers de dossiers» étaient actuellement traités par les services d'immigration, mais a averti que le Royaume-Uni ne laisserait pas entrer de réfugiés «sans aucun contrôle ou vérification». «Nous serons aussi généreux que possible», a-t-il ajouté.
Un total de 17.700 demandes ont été soumises au titre du regroupement familial, ont annoncé lundi soir les services de Priti Patel. Mais seuls 300 visas ont pour l'heure été délivrés.