L’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février dernier, a entraîné une série de sanctions de l’Union européenne contre le Kremlin. Mais ce conflit a également été révélateur d’une interdépendance commerciale et économique entre Moscou et Paris, largement menacée en ces temps de guerre.
Le géant de l’Est fournit depuis plusieurs années à l’Union européenne, et à la France notamment, des matières premières telles que des combustibles, des produits chimiques ou encore des métaux industriels.
Alors que certains pays européens dépendent exclusivement de ces matériaux russes, les importations françaises pourtant réparties, semblent, elles aussi fragilisées.
Le gaz
Le gaz russe alimente près de 16% du territoire français. Alors que la Lettonie et la République tchèque ont pour unique partenaire la Russie, ou encore que l’Allemagne s’approvisionne à hauteur de 66%, la France peut s’appuyer sur d’autres alliés comme l’Algérie ou encore la Norvège.
Toutefois, ces pays n’ont pas les mêmes capacités de production que la Russie qui dispose, elle, de 20% des réserves mondiales de gaz.
Le pétrole
Si la Russie fait partie des trois premiers pays producteurs et exportateurs d’or noir, ce sont surtout l’Arabie saoudite, le Kazakhstan qui approvisionnent la France en pétrole.
Ainsi, le pétrole russe ne constitue qu’environ 13% des importations tricolores, mais est particulièrement demandé pour la rareté des formes de ses hydrocarbures.
Le charbon
«A terme, nous voulons nous extraire de notre dépendance aux énergies fossiles russes et aux énergies fossiles tout court», déclarait, le 28 février dernier, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili.
Et pour cause, d’après les chiffres de 2020 de son ministère, près de 30% du charbon importé en France proviendrait de la Russie. Au niveau européen le constat est encore plus net : en 2021, l’Union européenne a importé près de 47% de charbon russe.
Les métaux industriels
Le plus vaste Etat du monde compte également parmi les premiers producteurs de plusieurs métaux industriels. A l’instar du palladium (pour l’automobile), du cobalt (pour les batteries), du tungstène (pour l’électronique), ou encore du titane (pour l’aviation), l’Hexagone est très dépendant de l’aluminium russe. La France importerait 3% de ces métaux non-ferreux.
Cependant, cette dépendance serait en réalité difficile à quantifier en raison des différents pays par lesquels les métaux sont acheminés.
Si un arrêt total des exportations russes est peu probable, la guerre en Ukraine altère le processus d’importation entre la Russie et la France et fait peser sur l’industrie française la crainte de rupture d’approvisionnement