Près d'une semaine après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les tensions et les sanctions se sont multipliées contre Moscou de la part des pays occidentaux, avec notamment pour résultat une fragilisation des cours du pétrole brutalement réorientés à la hausse. Pour tenter de contenir cette hausse des prix, les pays membres de l’OPEP+ vont se réunir ce mercredi 2 mars avec l’ambition de relever la production mondiale d’or noir.
En préambule de la réunion mensuelle des 23 pays membres de l’OPEP+ (à savoir les 13 pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et dix autres nations non-membres en temps normal emmenées par la Russie), de nombreuses sanctions ont été édictées à l’encontre des Russes.
Lundi, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a notamment assuré que sa nation allait interdire toute importation de pétrole brut russe. Hier, le chancelier allemand Olaf Scholz a affirmé que de nouvelles sanctions seraient prises «à coup sûr» contre la Russie dans les prochains jours.
D’après l’agence émiratie WAM, le prince héritier d’Abou Dhabi Mohammed ben Zayed et le président russe Vladimir Poutine se sont entretenus par téléphone mardi pour souligner la «nécessité de préserver la stabilité du marché énergétique mondial».
Vers une augmentation de la production
Pour combler les difficultés d’approvisionnement de la Russie, deuxième pays exportateur de pétrole brut au monde, les membres de l’OPEP+ envisagent donc de rehausser leur production journalière.
Le dimanche 20 février, les ministres du Pétrole et de l’Energie des Emirats arabes unis, du Koweït, de l’Irak et de l’Arabie Saoudite avaient déjà annoncé un accord visant à augmenter la production actuelle de 400.000 barils par jour.
«Il pourrait y avoir une pression immense sur l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Koweït pour qu’ils utilisent leurs capacités à plein», a expliqué Andrew Lipow, du cabinet de conseil américain Lipow Oil Associates.
Le prix du baril de pétrole de WTI américain a atteint un record vieux de 2013 en dépassant les 110 dollars (soit plus de 99 euros) le baril ce mercredi matin.
Dans le même temps, celui de Brent, servant de référence en Europe, a connu une hausse similaire pour atteindre 111,78 dollars (soit 100,63 euros) dans la matinée de mercredi.
En France, dans ce contexte international perturbé, les prix à la pompe ont également connu une envolée. La semaine dernière, le litre de gazole valait 1,7415 euro en moyenne, selon des chiffres du ministère de la Transition écologique arrêtés vendredi dernier. C'était 3,64 centimes de plus que la semaine précédente.