Peu de temps après l’opération militaire lancée par la Russie en Ukraine, la centrale nucléaire de Tchernobyl est tombée aux mains des soldats de Vladimir Poutine. Les autorités de sûreté nucléaire ukrainiennes ont appelé à la plus grande vigilance sur ce site marqué par la catastrophe de 1986.
C’est un nom traumatisant, symbole d’un des pires accidents nucléaires de l’histoire. Aux mains de l’armée russe depuis jeudi, la zone de Tchernobyl reste toutefois dangereuse plus de trente ans après la catastrophe qui a irradié une partie de l’Europe. En effet, le site de l’ancienne centrale nucléaire, désaffecté depuis décembre 2000, comporte une immense arche de confinement posée sur le réacteur accidenté ainsi qu’une très grande quantité de déchets radioactifs solides et liquides.
Alors que le Kremlin assure que la situation est sous contrôle, le Centre pour la sûreté nucléaire du pays a signalé au Parlement ukrainien une hausse du niveau de radiation, observée depuis vendredi matin. «Mais on ne peut pas le vérifier, car tout le personnel a été évacué», a ajouté le directeur-adjoint du département ukrainien pour les questions de sécurité des installations nucléaires, Alexandre Grigorach.
Data from the automated radiation monitoring system of the exclusion zone, which is available online, indicate that the control levels of gamma radiation dose rate (red dots) have been exceeded at a significant number of observation points. pic.twitter.com/G4WEGgkMcT
— Verkhovna Rada of Ukraine (@ua_parliament) February 25, 2022
L’agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) est restée, quant à elle, rassurante. Selon l’organisme, la hausse constatée a pu être causée par les mouvements des véhicules militaires remuant le sol encore contaminé, ou encore par des fuites causées par des bombardements.
Côté français, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a appelé à la prudence au sujet des informations sur l’augmentation de la radioactivité sur le site de Tchernobyl, situé sur l’axe reliant Moscou à Kiev. «Aucune augmentation de radioactivité n'a été détectée en Europe», confirme l’IRSN.