Dans son discours prononcé le vendredi 25 février lors d'un sommet de l'UE à Bruxelles, le président de la République a affirmé que la France «prendra sa part» dans l'accueil des réfugiés ukrainiens.
Selon l'agence des Nations Unies pour les réfugiés, plus de 50.000 urkrainiens ont déjà fuit leur pays depuis le lancement de l'offensive russe, le 24 février au matin. Une grande partie d’entre eux se sont d’abord réfugiés en Pologne et en Moldavie.
«La France, comme tous les autres pays européens, prendra sa part pour assister la population ukrainienne, mais aussi pour accueillir des réfugiés venus de ce pays», a déclaré Emmanuel Macron.
310.000 places d’hébergement
Pour l'instant, les efforts de l'UE se concentrent sur les États membres «qui se trouvent en première ligne», selon la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. En France, il est «encore trop tôt» pour évaluer les besoins et réfléchir à un dispositif d'accueil.
En effet, selon Didier Leschi, le directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration, pour les Ukrainiens «l'Hexagone n'est pas le premier pays de destination». À noter qu’en France, 110.000 places d'hébergement sont disponibles ainsi que 200.000 places d'hébergement d'urgence. De plus, l'Etat pourra également réquisitionner des bâtiments où des écoles pour héberger les réfugiés en cas de besoin.
Une solidarité saluée à gauche
Les propos du président de la République ont été salués par des associations d'aide aux migrants et certains maires de gauche. «On travaille avec la préfecture pour identifier des lieux mais aussi des modalités d'accueil», a assuré Gréogory Doucet, maire EELV de Lyon.
À Nancy, c’est Mathieu Klein, maire PS, qui a souligné : «Nous saurons nous mobiliser et mettre à disposition nos moyens et nos ressources». De son côté, Martine Aubry s’est dit également «prête à accueillir» des réfugiés, «mais nous espérons qu'on n'en arrivera pas là, que les habitants pourront rester en Ukraine dans un pays indépendant.» Une générostié que préfère tempérer le directeur général de l'Ofii. Selon lui, après la chute de Kaboul aux mains des talibans, beaucoup de maires avaient affiché leur disponibilité à les accueillir. Pour autant : «Le résultat des courses, ce n'est pas grand-chose», analyse-t-il.
Une prise en charge sur place
Pour la directrice générale de France terre d’asile, l'ouverture affichée par le président Macron est «une bonne nouvelle». Néanmoins, l'important est surtout d'assurer «une prise en charge humanitaire sur place, et de garder les frontières ouvertes».
De son côté, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) estime que les pouvoirs publics doivent engager «les préparatifs nécessaires afin d'être prêts à assurer, dans un cadre européen, un accueil digne et ordonné d'éventuels réfugiés ukrainiens».
Selon le directeur de la FAS, la situation doit être gérée sans catastrophisme mais avec des préparatifs en amont. «En 2021, avec l’arrivée des Afghans les choses se sont bien passées mais c'est toujours mieux d'anticiper», a-t-il rappelé.