Ne pas relancer la même polémique que lors de l’annexion de la Crimée en 2014. Afin d’éviter de nouvelles critiques, Vladimir Poutine a équipé l’armée de Russie d’un crématorium mobile pour ne pas laisser la moindre trace des soldats perdus au front.
Alors qu’une opération militaire de la Russie en Ukraine a débuté ce jeudi matin, un engin atypique a attiré l’attention du ministère de la Défense britannique. Dans une vidéo relayée par The Telegraph, un véhicule transportant un crématorium a été détecté dans le cortège militaire russe avançant dans les terres ukrainiennes.
Ben Wallace, le secrétaire à la Défense du Royaume-Uni, a expliqué que ce système permettrait de cacher les pertes humaines sur le champ de bataille afin de se prémunir d’éventuelles critiques, comme cela avait été le cas en 2014.
«Si j’étais un soldat et que je savais que mes généraux avaient si peu confiance en moi qu’ils me suivaient sur le champ de bataille avec un crématorium mobile, ou si j’étais la mère ou le père d’un fils, potentiellement déployé dans une zone de combat, et que mon gouvernement pensait que le moyen de dissimuler la perte était un crématorium mobile, je serais profondément, profondément inquiet», a expliqué le ministère de la Défense, dans le texte accompagnant la vidéo.
Des tombes anonymes en 2014
Lors de l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, certains médias locaux et internationaux, ainsi que des militants et des groupes de défense des droits de l’homme, avaient révélé que certains soldats russes avaient été enterrés dans des tombes anonymes pour dissimuler l’opération en Ukraine.
Une vague de contestation, soutenue par les mères des soldats disparus, avait frappé le pays pour s’ériger contre la version officielle. L’utilisation d’un crématorium mobile permettrait donc de ne pas laisser de traces sur le terrain et d’éviter les enquêtes ou les interrogations des observateurs.
Dans les images fournies par le ministère de la Défense, le texte en cyrillique indique que le crématorium a été fabriqué par une société spécialisée dans la destruction de déchets biologiques dangereux dénommée Tourmaline et basée à Saint-Pétersbourg.