Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré ce mercredi soir n'avoir constaté aucun retrait réel des troupes russes postées à la frontière entre les deux pays.
«Nous ne voyons pas de changements. Nous observons une accumulation de troupes qui n'a pas changé ces dernières semaines», a expliqué le président ukrainien lors d'une visioconférence.
Pourtant, la Russie avait annoncé ce matin le départ de ses forces armées de Crimée, où le déploiement des troupes laissait présager une invasion imminente de l’Ukraine.
«Les unités du district militaire du sud ayant achevé leurs exercices tactiques sur les bases de la presqu'île de Crimée retournent par voie ferrée vers leur base d'attache», avait affirmé le ministère russe de la Défense, cité par les agences russes. Alors que près de 100.000 soldats – selon les Occidentaux - ont été envoyés aux frontières ukrainiennes, le Kremlin semble ainsi faire marche arrière. Des images d’un gigantesque train transportant des blindés sur le pont bâti par la Russie pour la relier à la Crimée ont même été relayées par la télévision russe.
Ce recul fait suite à l’annonce de Moscou, qui affirmait dès mardi le retrait «partiel» des troupes militaires massées aux frontières ukrainiennes, sans toutefois fournir un calendrier de ce retrait.
Si cette annonce amorce le début d’une éclaircie entre les deux pays voisins, Américains et Européens émettent quelques réserves. L'Union européenne appelle l'état fédéral à prendre «des mesures concrètes» vers la désescalade. Car «la Russie joue le chaud et le froid. Un jour elle nous dit que tout est possible (…), et l’autre elle envoie une escadre en mer Noire», a relevé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell au micro de France Inter.
Les États-Unis et le Royaume-Uni confirment
Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont également affirmé ne pas avoir «vu un retrait» russe des frontières ukrainiennes, malgré les annonces de Moscou, d'après le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.
La menace de la Russie «est là, elle est réelle», a-t-il dit sur la chaîne américaine ABC. «Ce que nous voyons, ce n'est pas un retrait significatif. Au contraire, nous continuons de voir des forces, notamment des forces qui seraient à l'avant-garde d'une éventuelle agression renouvelée contre l'Ukraine, qui continuent d'être massées à la frontière», a expliqué le chef de la diplomatie américaine.
De son côté, Le Premier ministre britannique Boris Johnson a souligné mercredi soir qu'il y avait «peu de preuves» d'un retrait des troupes russes à la frontière ukrainienne, lors d'un appel avec le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.
Par ailleurs, le Kremlin a confirmé qu’«aucune décision officielle» n’a véritablement été prise pour la reconnaissance des territoires séparatistes dans l’est-ukrainien.