Après avoir frôlé l'île de la Réunion, le cyclone Batsirai a frappé Madagascar dans la nuit de samedi à dimanche. Au mercredi 9 février, le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC) faisait état de 80 morts.
Parmi ces 80 morts, 60 ont été recensés dans le district d'Ikongo, dans l'Est de l'île. «La plupart des victimes sont décédées à la suite de l'effondrement de leurs maisons», a déclaré le député de ce district, Brunelle Razafintsiandrofa.
Le bilan pourrait encore s'aggraver alors que certains villages dans les zones les plus touchées restent coupés du monde. Le pays recense aussi plus de 94.000 sinistrés et près de 60.000 déplacés.
Le cyclone tropical a frappé Madagascar dans la nuit de samedi à dimanche, sur une zone côtière de 150 km de long, peu peuplée et agricole. Il s'est ensuite déplacé vers le centre, ravageant le «grenier à riz» du pays en faisant déborder des rivières dans les rizières, ce qui fait craindre une crise humanitaire.
Les ONG mobilisées
Le phénomène météo extrême a quitté l'île lundi matin, en ayant épargné la capitale Antananarivo et le principal port du pays, Tamatave, situé au nord-est.
Batsirai a laissé derrière lui un sillage de maisons détruites ou inondées, des centres de soins et des écoles ravagées et une vingtaine de routes ainsi que 17 ponts impraticables, ce qui complique les opérations de secours.
De nombreuses ONG et agences de l'ONU ont commencé à déployer des ressources et des équipes pour venir en aide aux victimes de ces pluies diluviennes et vents extrêmement forts. Action Contre la Faim, Handicap International, Save the Children ou encore Médecins du Monde s'étaient mobilisées en amont du cyclone, prépositionnant matériel et médicaments.
L'ÎLE DE MADAGASCAR DÉJÀ FRAPPÉE EN JANVIER
Le cyclone Batsirai, qualifié de «très dangereux» par Météo-France, est passé jeudi à 200 km des côtes de La Réunion mais n'a fait aucune victime sur l'île. Après des pluies diluviennes et des vents violents, 10.000 Réunionais ont été privés d’électricité. L'alerte rouge, qui invitait les habitants à rester confinés chez eux, a été levée vendredi.
Chaque année durant la saison cyclonique (de novembre à avril), une dizaine de tempêtes ou cyclones traversent le sud-ouest de l'océan Indien, d'est en ouest.
Madagascar, l'un des pays les plus pauvres du monde, a déjà été frappé en janvier par la tempête tropicale Ana, qui a fait plus de 40 morts.