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Nouveau variant du VIH découvert aux Pays-Bas : ce que l'on sait

La première personne identifiée avec ce variant a été diagnostiquée en 1992 aux Pays-Bas.[VALERY HACHE / AFP]

Des chercheurs ont identifié un variant du VIH (virus de l'immunodéficience humaine) plus virulent et plus contagieux. Ce dernier a commencé à circuler aux Pays-Bas dans les années 1990 mais il répond très bien aux traitements existants, à tel point qu'il est en déclin depuis 2010.

«Il n’y a pas de raison de s’alarmer», a assuré Chris Wymant, chercheur en épidémiologie à l’Université d’Oxford et auteur principal de cette étude, publiée ce jeudi 3 février dans la revue Science.

Cette découverte pourrait aider à mieux comprendre comment le virus du VIH, à l'origine de la maladie du sida, attaque les cellules. Ces travaux démontrent également qu'un virus peut bien évoluer pour devenir plus virulent. Cette hypothèse scientifique a été très étudiée en théorie, mais il n'existait jusqu'alors que peu d'exemples. Le variant Delta du coronavirus en a récemment été un autre.

Au total, les chercheurs ont trouvé 109 personnes infectées par ce variant, dont seulement quatre en dehors des Pays-Bas (en Belgique et en Suisse). Pour la grande majorité, il s'agit d'hommes ayant des rapports avec d'autres hommes, d'un âge similaire aux personnes infectées par le virus en général.

Un virus en constante évolution

Le variant s'est développé à la fin des années 1980 et dans les années 1990, et s'est transmis plus rapidement dans les années 2000. Probablement grâce aux efforts des Pays-Bas pour lutter contre la maladie, il est en déclin depuis 2010. Il a été nommé «variant VB», pour «variant virulent du sous-type B». Il s'agit du sous-type le plus répandu en Europe.

Il faut cependant savoir que le virus du VIH est en constante évolution, de telle sorte que chaque personne infectée en présente une version légèrement différente. La plupart du temps, cela n'a pas d'importance, mais le variant découvert comporte lui plus de 500 mutations.

La première personne identifiée avec ce variant dans le cadre de l'étude a été diagnostiquée en 1992 (quoiqu'avec une version inaboutie), et la dernière en 2014. Mais d'autres chercheurs ont par la suite identifié quelques personnes diagnostiquées plus tard. Une fois soignées, elles ne présentent pas davantage de risque de complications que les autres.

Quant à la charge virale (quantité de virus dans le sang) des personnes infectées par ce variant, elle était également significativement plus élevée. En plus de sa virulence, les chercheurs ont par ailleurs montré qu'il était hautement transmissible. Pour cela, ils ont examiné les ressemblances entre les différentes versions du virus chez les patients infectés. Or celles-ci étaient très similaires, cela suggére que le virus n'avait pas eu le temps d'accumuler beaucoup de mutations avant de passer rapidement d'une personne à l'autre.

L'importance du dépistage

«Nos résultats soulignent l'importance (...) d'un accès régulier à des tests pour les personnes à risque de contracter le VIH, afin de permettre un diagnostic tôt, suivi d'un traitement initié immédiatement après», a souligné dans un communiqué l'épidémiologiste Christophe Fraser, co-auteur de l'étude.

Ce chercheur est à l'origine du projet Beehive, rassemblant les données de patients dans huit pays, dont les Pays-Bas. Utilisées pour ces travaux, elles ont permis cette découverte.

Cependant, les chercheurs n'ont pas pu expliquer quelles mutations précises du variant VB provoquaient sa haute virulence, ni par quel mécanisme. Ils espèrent que des études futures pourront le faire.

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