Une victoire sur un trafic florissant. Des policiers argentins ont permis de sauver 577 oiseaux sauvages capturés illégalement qui étaient transportés à l'arrière d'un semi-remorque, lors d'un banal contrôle routier dans la ville de San Genaro, le 24 janvier 2022.
C'est en inspectant la remorque d'un camion qui circulait sur la route reliant Salta à Buenos Aires que les forces de l'ordre ont trouvé treize cages dans lesquelles étaient entassés 600 perroquets appartenant à l'une des sous-espèces de l'Amazone à front bleu, à savoir «Amazona aestiva xanthopteryx». Malheureusement, le stress de la capture et les mauvaises conditions de transport avaient déjà causé la mort de 23 individus. Quant aux perroquets survivants, ils ont été transférés et confiés au parc animalier «Granja la Esmeralda», situé à Santa Fe.
L'homme et la femme qui se trouvaient à bord du camion ont été arrêtés par la police. Une enquête a été diligentée et les personnes impliquées dans cette affaire seront poursuivies pour violation de la législation sur la conservation de la flore et de la faune sauvage.
Néanmoins, cette victoire sur le trafic d'Amazones à front bleu sur le sol argentin ne doit pas cacher l'ampleur de ce commerce illégal dans le pays et plus généralement en Amérique du Sud. En effet, le 12 janvier dernier, la police avait également découvert lors d'un contrôle routier inopiné dans le nord du pays, une centaine de jeunes perroquets cachés dans le coffre d'un Citroën C4, conduite par un couple de personnes âgées.
L'Amazone à front bleu : une espèce parmi les plus trafiquées
Présent à l'état sauvage dans les zones boisées et les clairières forestières d'Amérique du Sud, en particulier au Brésil, Paraguay, Bolivie et Argentine, l'Amazone à front bleu est devenu l'un des perroquets de compagnie les plus courants à travers le monde. Son superbe plumage vert vif teinté de jaune et orné d'une tâche bleue au-dessus du bec, son caractère sociable et curieux ainsi que son aptitude à parler ont contribué à la popularité de ce perroquet mais sont aussi à l'origine de son malheur.
Victime de son succès, cette espèce d'oiseau se retrouve donc être parmi les plus capturées pour alimenter la demande du public. Elle fait l'objet d'un intense trafic qui menace sa survie à l'état sauvage tandis que son habitat naturel se réduit chaque année à cause de la déforestation. Bien que l'Amazone à front bleu se reproduise bien en captivité, des oisillons sauvages sont encore prélevés dans les nids par les braconniers pour alimenter le trafic illégal.
Considérée comme quasi menacée par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), cette espèce est protégée au titre de la convention de Washington qui régit le commerce international des espèces de faune et flore menacées d'extinction.