C’est une première depuis la reprise de contrôle de l’Afghanistan par les Talibans. A partir de ce lundi, des représentants Talibans sont à Oslo (Norvège), pour discuter de la crise humanitaire qui sévit en Afghanistan.
Les discussions doivent se tenir sur trois jours, a rapporté la BBC. Elles aborderont la question du respect des droits de l’Homme mais également de l’urgence humanitaire en Afghanistan, où 95% de la population manque de nourriture selon l’ONU.
La délégation talibane est menée par leur ministre des Affaires étrangères, Amir Khan Muttaqi. Elle rencontre celle des pays occidentaux avec des représentants des Etats-Unis, de France, du Royaume-Uni, d'Allemagne, d'Italie, de l'Union européenne et de Norvège.
«Tout en cherchant à résoudre la crise humanitaire, nous poursuivrons une diplomatie lucide avec les talibans (dictée par) notre intérêt constant pour un Afghanistan stable, respectueux des droits et inclusif», a tweeté dimanche le représentant spécial américain, Thomas West.
As we seek to address humanitarian crisis together with allies, partners, and relief orgs, we will continue clear-eyed diplomacy with the Taliban regarding our concerns and our abiding interest in a stable, rights-respecting and inclusive Afghanistan.
— U.S. Special Representative Thomas West (@US4AfghanPeace) January 23, 2022
Aucun Etat n'a pour l'instant reconnu le gouvernement des talibans, fondamentalistes islamistes chassés du pouvoir en 2001 mais revenus en août dernier après une offensive éclair. «Mais nous devons parler aux autorités qui dirigent de facto le pays», avait expliqué vendredi la cheffe de la diplomatie norvégienne, Anniken Huitfeldt.
Les droits des femmes scrutés par les pays occidentaux
Dans une interview publiée samedi par l’AFP, le porte-parole du gouvernement Taliban, Zabihullah Mujahid, a partagé son souhait que les discussions contribuent à «changer l'atmosphère guerrière en situation pacifique».
La faim menace aujourd'hui 23 millions d'Afghans, soit 55% de la population, selon l'ONU qui a réclamé 4,4 milliards de dollars auprès des pays donateurs cette année.
De son côté, la communauté internationale attend de voir comment les Talibans gouvernent, après avoir piétiné les droits humains lors de leur premier passage au pouvoir entre 1996 et 2001.
A l’heure actuelle, les femmes sont largement exclues des emplois dans le secteur public et les écoles secondaires pour filles restent pour la plupart fermées. Deux militantes féministes ont disparu cette semaine à Kaboul.
Dimanche, lors de la première journée de cette visite de trois jours, les talibans ont rencontré des membres de la société civile afghane, notamment des militantes féministes et des journalistes, pour des entretiens sur les droits humains.
Les participants ont souligné «que tous les Afghans doivent travailler ensemble pour une amélioration politique, économique et sécuritaire dans le pays», a pour sa part tweeté le porte-parole taliban, Zabihullah Mujahid, dans ce qu'il a présenté comme une «déclaration conjointe».