La chef de la diplomatie britannique, Liz Truss, a accusé, samedi, la Russie de chercher à installer un dirigeant prorusse à Kiev. Une déclaration très mal accueillie par Moscou en pleine montée des tensions avec l’Ukraine.
Le ministère russe des Affaires étrangères a appelé le Royaume-Uni à «cesser de propager de absurdités» mais également à «mettre fin à ses provocations stupides (...), très dangereuses dans la situation actuelle.»
Face à cette éventualité, le gouvernement ukrainien a annoncé ce dimanche son intention de démanteler tout groupe prorusse. «Notre Etat va continuer sa politique de démantèlement de toute structure oligarchique et politique pouvant œuvrer en vue de la déstabilisation de l'Ukraine ou étant complice avec les occupants» russes, a déclaré Mykhaïlo Podoliak, conseiller du chef de l'administration présidentielle ukrainienne.
Pour Liz Truss, le candidat idéal pour la Russie n’est autre que l’ancien député ukrainien, Ievgeniï Mouraïev. Cependant, s’il est selon la diplomate le favori, il n'est pas le seul : les services de renseignements russes entretiennent «des liens avec de nombreux anciens hommes politiques ukrainiens».
Des tensions très vives entre Russie et Ukraine
Principalement visé par la diplomate britannique, Ievgeniï Mouraïev a réagi à ces accusations, appelant à arrêter de «nous diviser en pro-russes et pro-occidentaux», tout en soulignant que son pays a besoin de «nouveaux dirigeants politiques» guidés par «les intérêts nationaux de l'Ukraine et du peuple ukrainien».
Parmi les autres noms évoqués par Liz Truss, l’ancien vice-Premier ministre de l'Ukraine de 2012 à 2014, puis Premier ministre par intérim, Serguïï Arbouzov mais également Andriï Klouïev, qui dirigeait l'administration présidentielle de l'ex-chef de l'Etat ukrainien Viktor Ianoukovitch. Ou encore le Premier ministre de l’Ukraine de 2010 à 2014, Mykola Azarov.
Des accusations jugées «profondément préoccupantes» par les Etats-Unis, qui sont très investis dans la crise russo-ukrainienne qui a repris très fortement depuis le mois de décembre 2021.
Accusé par les Occidentaux d'avoir massé des dizaines de milliers de soldats à la frontière ukrainienne en vue d'une attaque, le Kremlin dément toute intention belliqueuse mais lie une désescalade à des traités garantissant notamment le non-élargissement de l'Otan, en particulier à l'Ukraine.
Des exigences auxquelles se refusent les membres de l’OTAN. Malgré des positions pour l'instant irréconciliables, une détente s'était amorcée vendredi entre les Occidentaux et Moscou après plusieurs semaines d'escalade verbale, à l'occasion de pourparlers à Genève entre les chefs des diplomaties russe et américaine, Sergueï Lavrov et Antony Blinken.