Impuissant face à la crise que traverse l'Arménie, son président, Armen Sarkissian, a annoncé sa démission, ce dimanche 23 janvier. Il estime que ses fonctions, largement honorifiques, ne lui permettent pas d'«influer» véritablement sur la vie politique du pays.
«Il ne s'agit pas d'une décision motivée par l'émotion et elle découle d'une logique spécifique» a-t-il indiqué dans un communiqué publié sur son site internet officiel. Puisque le pouvoir exécutif est, pour l'essentiel, dans les mains du Premier ministre, Nikol Pachinian, «le président ne dispose pas des outils nécessaires pour influer sur les processus importants de la politique étrangère et intérieure dans des moments difficiles pour le peuple et le pays», juge Armen Sarkissian.
Né en 1953 à Erevan, le démissionnaire a lui-même été Premier ministre, en 1996-1997, avant d'accéder à la présidence en mars 2018. Récemment, en 2020, il a été au centre d'une crise politique survenue après la défaite de l'Arménie dans la guerre qui l'opposait à son voisin et rival de longue date : l'Azerbaïdjan.
Les deux pays se disputaient le contrôle de la région contestée du Nagorny-Karabakh. A ce sujet, Armen Sarkissian et son Premier ministre ont été en désaccord, notamment concernant la révocation du chef d'état-major de l'armée au lendemain de ce conflit, qui a fait plus de 6.500 morts.
Déjà frappée par des difficultés économiques depuis l'effondrement de l'Union soviétique en 1991, l'Arménie est sortie fragilisée de cette guerre. Aussi, Armen Sarkissian souhaite des jours plus heureux à son pays.
Au moment de quitter son poste, il espère «que les modifications dans la Constitution seront finalement mise en oeuvre», mais aussi «que le prochain président et l'administration présidentielle seront en mesure de fonctionner dans un environnement plus équilibré».
