Alors que le Mali traverse une crise sécuritaire et politique, les mercenaires Wagner font de plus en plus parler d’eux. Trois cents paramilitaires et soldats russes seraient désormais déployés au nord de Bamako.
Cela fait plusieurs mois que les rumeurs sur la présence de mercenaires russes se font entendre. Jeudi dernier, la France ainsi que quinze autres puissances occidentales engagées dans la lutte antijihadiste au Sahel, accusent le pays d’Afrique d’accueillir délibérément les mercenaires Wagner sur leur territoire.
l'occident s'inquiète
Les mercenaires Wagner feraient en fait partie d’une société de sécurité privée russe, composée essentiellement d’anciens militaires de l’armée russe et dirigée par un ancien cuisinier de Vladimir Poutine.
Le Parlement européen vient d’adopter à une très large majorité la résolution dont je suis l’auteure, qui dénonce les exactions commises par le groupe Wagner, appelle à des sanctions rapides et fortes et engage le Mali à ne pas recourir à ces mercenaires criminels. pic.twitter.com/nr9GBN0z4i
— Nathalie Loiseau (@NathalieLoiseau) November 25, 2021
Si l’occident est déstabilisé par l’opération Wagner, c’est parce que ces soldats ont actuellement la main mise sur la sécurité du pays, jusqu’à la protection du président dont s’occupait les soldats de l’Union européenne précédemment. La Russie avance, et l’influence de la France diminue. Réputés pour leurs méthodes peu conventionnelles, les mercenaires Wagner auraient eu recours à la violence : des dizaines de morts civils (enfants compris) ont été comptées ces derniers mois au Mali d’après nos confrères du Monde. Un certain flou reste présent autour de leur provenance exacte et de leur lien avec le Kremlin qui officiellement n’a aucun lien avec eux.
Le gouvernement malien dément
Les autorités maliennes nient les faits. Pour eux, il ne s’agit pas de mercenaires mais d’instructeurs militaires russes présents dans plusieurs parties du pays. Aucun lien n’est reconnu entre la Russie et le Mali. Pourtant, plusieurs vols entre Moscou et Bamako ont été remarqués ces derniers mois, notamment un datant du 23 décembre dernier par le compte Twitter Gerjon. Ces rotations aériennes filmées par satellites inquiètent.
Un diplomate africain en poste à Bamako, sous couvert d’anonymat, reconnaît auprès de l‘AFP la présence d’une centaine de mercenaires russes au Mali. Concernant l’opération Barkhane, les français n’envisagent pas de se replier plus vite que prévu. Les forces doivent passer de 5.000 à 3.000 hommes d’ici deux ans.