Les États-Unis ont annoncé mercredi la nomination d'une émissaire spéciale pour les droits des femmes afghanes, une priorité affichée de l'administration américaine depuis que les talibans ont repris le contrôle du pays.
Le chef de la diplomatie américaine, Blinken a annoncé que Rina Amiri, une Américaine née en Afghanistan qui avait travaillé dans l'administration de l'ex-président Barack Obama, sera l'émissaire spéciale du président Joe Biden pour les droits des femmes et des filles afghanes et les droits humains en Afghanistan.
Il a précisé dans un communiqué le rôle qu’aurait Rina Amiri à ce poste : «En tant qu'émissaire spéciale, elle travaillera sur une série de dossiers d'une importance critique pour moi, pour l'administration américaine et pour la sécurité nationale des États-Unis: les droits humains et les libertés fondamentales des femmes, des filles et des autres populations à risque dans toute leur diversité.»
Les droits des femmes afghanes menacés par les talibans
En quête de reconnaissance internationale, les talibans se sont engagés à gouverner moins brutalement que lors de leur premier règne (1996-2001), appelant par exemple à ne pas punir les fonctionnaires de l’ancien régime. Cependant, les femmes sont toujours largement exclues de la fonction publique et de l'accès à l'éducation secondaire.
Dimanche 26 décembre 2021, les talibans avaient émis des recommandations demandant aux conducteurs de ne pas circuler avec des femmes sur de longues distances si elles ne sont pas accompagnées par un homme de leur famille proche.
Une situation qui avait offusqué la nouvelle émissaire aux droits de femmes afghanes. Sur Twitter, Rina Amiri avait déclaré : «Je me demande comment ceux qui ont redonné une légitimité aux talibans en assurant au monde qu'ils avaient évolué peuvent expliquer le retour des politiques draconiennes et régressives à l'encontre des femmes.»
Une nomination rejetée par les talibans
La nomination décidée par Washington est rejetée catégoriquement par le régime des talibans. Mohammad Naeem, porte-parole du régime a réagi auprès de l’AFP, déclarant : «Nous n'allons pas permettre à quiconque de représenter notre peuple ou l'une de ses factions. (…) Seul le système islamique au pouvoir peut représenter la nation afghane, c'est tout.»
Sur Twitter, la principale intéressée, a déclaré : «C'est un honneur d'avoir l'opportunité de soutenir les femmes, les filles et les peuples courageux d'Afghanistan. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir, pour améliorer de manière significative la situation désastreuse des femmes et des personnes vulnérables en Afghanistan.»
https://t.co/50Jdo7yVIC Honored to have the opportunity to support the courageous women, girls & people of Afg. I will do everything in my power, in coop. w/ SRAWest @US4AfghanPeace, SA Foster & others, to meaningfully improve the dire sit. of women and vulnerable people of Afg.
— RinaAmiri (@rina_amiri) December 29, 2021
Rina Amiri, âgée de 53 ans, est née en Afghanistan mais a quitté son pays natal lorsqu’elle était enfant. Ses parents émigrent alors en Californie. Encore étudiante à la Tufts University à Boston, elle s'était fait connaître en protestant contre le régime des talibans après les attentats du 11 Septembre 2001 qui ont provoqué