Un homme a été battu à mort dans la ville d’Amritsar, au nord de l’Inde, pour avoir tenté de profaner l’un des sanctuaires les plus sacrés de la religion sikhe, le Temple d’Or.
Les faits ont eu lieu pendant le service religieux ce samedi, ont rapporté les médias locaux. L’homme aurait fait irruption dans le sanctuaire, serait passé par-dessus une balustrade pour tenter d’attraper l’épée cérémonielle placée à côté du livre sacré du sikhisme, le Guru Granth Sahib.
Il a cependant été arrêté par des fidèles avant de toucher à ces objets sacrés. La BBC indique que la police locale a retrouvé l’homme mort à l’intérieur du temple à son arrivée sur les lieux, et qu’une enquête était en cours pour comprendre ce qu’il s’est passé. Selon les médias locaux, l’homme aurait été battu à mort par les fidèles. Selon le média indien New Delhi Television Ltd, il s’agissait d’un individu de 25 ans ayant agi seul. La police visionne actuellement les nombreuses images de vidéosurveillance, et une autopsie du corps sera pratiquée dans les prochains jours.
Dans un tweet, Charanjit Singh Channi le ministre en chef du Pendjab, région où se situe la ville d’Amritsar, a déclaré qu'il avait ordonné à la police de «se concentrer» sur «le motif sous-jacent et les véritables conspirateurs derrière cet acte ignoble.»
Plusieurs profanations de lieux sacrés sikhs ont eu lieu en 2014 et 2015, et cette question est devenue un enjeu politique majeur lors des élections du Pendjab en 2017 et 2019. Le parti au pouvoir au Pendjab a notamment été accusé de laxisme par ses opposants et par la communauté sikhe pour ne pas avoir suffisamment condamné les actes de profanation de leurs temples sacrés.
La profanation des temples sikhs est une question très sensible pour la communauté. Dans les années 1980, un groupe de sikhs armés, qui revendiquait le séparatisme et la création d’un état sikh au Pendjab, s’étaient réfugiés dans le temple d’Or d’Amritsar. Après des tentatives échouées de négociations avec le gouvernement indien, la Première ministre Indira Gandhi avait ordonné que le temple soit vidé de ses occupants, donnant lieu à des affrontements, faisant des centaines de morts et de blessés. Indira Gandhi a par la suite été elle-même assassinée par ses gardes du corps sikhs, et de violentes émeutes anti-sikhs ont alors frappé l’Inde et notamment la région de Delhi.