En 12 mois seulement, les habitants de Tel Aviv ont vu les prix flamber comme jamais. Selon l'étude annuelle de The Economist, la ville israélienne est la plus chère au monde en 2021. Une première pour celle qui occupait la 5e position de ce classement l'année dernière.
Cette étude sur l'«indice mondial du coût de la vie» classe 173 villes en fonction des prix, d'après un panier de plus de 200 produits et services. Selon le communiqué publié en même temps que les résultats, la première place de Tel Aviv reflète «la vigueur de la devise israélienne, le shekel, face au dollar, car l'indice prend pour base de comparaison les prix à New-York».
A strong shekel and rising prices for alcohol, groceries and transport have pushed Tel Aviv to the top of @TheEIU's ranking https://t.co/QqyWHTrdAc
— The Economist (@TheEconomist) December 1, 2021
En 2020, Paris, Zurich et Hong Kong se partageaient la première place mais, pour cette nouvelle édition, la capitale française occupe la deuxième position, ex-aequo avec la troisième, Singapour. Zurich et Hong Kong suivent, tandis que New York, Genève et Copenhague se hissent respectivement aux 6e, 7e et 8e places. Los Angeles et Osaka complètent le top 10.
En établissant son classement, The Economist a calculé une hausse moyenne des prix à 3,5%. Soit l'augmentation la plus rapide enregistrée depuis cinq ans. «Les problèmes de chaîne d'approvisionnement [...] le Covid-19 et les restrictions sociales pesant toujours sur la production et le commerce à travers le monde» ont favorisé cette flambée. Les coûts du transport se sont notamment envolés, de même que les prix de l'essence, note The Economist. Le tabac et les divertissements sont également devenus plus coûteux.
Damas à la dernière place
«Pendant l'année qui vient, nous nous attendons à voir le coût de la vie augmenter plus encore dans de nombreuses villes à mesure que les salaires augmentent dans plusieurs secteurs», précise la directrice de l'étude, Upasana Dutt. Néanmoins, l'inflation devrait selon elle être freinée par une intervention des banques centrales. Les observateurs s'attendent en effet à ce que ces dernières «relèvent les taux directeurs prudemment», afin d'atténuer les hausses de prix.
A l'autre extrémité du classement, Damas occupe la dernière place. La capitale syrienne subit une très forte inflation mais reste la ville la moins chère du monde en raison d'une devise qui s'écroule face au dollar. La guerre civile continue par ailleurs d'affaiblir l'économie locale.
De manière générale, «le haut du classement reste dominé par les villes européennes et les villes asiatiques développées, tandis que les villes nord-américaines et chinoises gardent des prix relativement modérés», ajoute The Economist. La plus forte avancée est enregistrée par Téhéran, passée de la 79e à la 29e place, en raison des sanctions américaines qui entraînent pénuries et hausses de prix. Les villes les moins chères - en dollars- se trouvent essentiellement au Moyen-Orient, en Afrique ou dans les parties les plus pauvres d'Asie.