Le ministre de la Santé Olivier Véran tenait, ce jeudi 25 novembre, une conférence de presse pour annoncer de nouvelles mesures sanitaires afin de lutter contre la reprise de l'épidémie de Covid-19. Il a déclaré «fonder beaucoup d'espoir» dans le Molnupiravir, un médicament antiviral.
Ce dernier sera disponible dans les pharmacies à partir du début du mois de décembre 2021. Il s’agira d’un comprimé, que pourra prescrire un médecin généraliste.
Il concerne les personnes à risque de faire des formes graves, les plus de 65 ans ou celles atteintes de maladies chroniques. Dès lors qu'elles présenteront des symptômes du Covid-19, il leur faudra avaler le comprimé dans les cinq jours. Olivier Véran a indiqué que s’il est pris dans ce laps de temps, le risque d’être hospitalisé est réduit par deux. «La France sera le premier pays européen à en faire bénéficier ses citoyens», s’est-il réjoui.
En décembre 2020, des chercheurs avaient publié, dans la revue scientifique Nature microbiology, les résultats de leur étude sur des furets. Ces animaux possèdent en effet des récepteurs à coronavirus similaires à ceux de l'humain, et sont en outre très proches des visons, espèce ayant développé sa propre souche du coronavirus.
Et selon les conclusions de cette étude, «si les données [...] basées sur le furet [...] sont prédictives de l'effet chez l'homme, les patients atteints de COVID-19 pourraient devenir non infectieux dans les 24 à 36 h suivant le début du traitement oral».
LE MOLNUPIRAVIR A DÉJÀ FAIT SES PREUVES
Antiviral administré de façon orale, le Molnupiravir a déjà fait ses preuves pour combattre la grippe chez plusieurs animaux, comme la souris, le cobaye ou le furet. Lors des tests effectués par les chercheurs de l'Université de Géorgie, le médicament avait été administré à trois animaux malades, tandis que trois autres spécimens infectés avaient reçu un placebo.
Tous avaient ensuite été placés dans des cages avec des furets sains. Et à l'issue de huit jours de tests quotidiens, les scientifiques avaient pu constater qu'aucun des furets logés avec leurs homologues traités n'avait contracté le SARS-CoV-2. En revanche, la maladie était apparue dès le quatrième jour chez les autres.
Au-delà de ces résultats encourageant, les responsables de l'étude estimaient que ce traitement, «en particulier lorsqu'il est initié tôt après l'infection», possédait «trois avantages» potentiels. Il pouvait dans un premier temps «atténuer le risque de progression vers une maladie grave et accélérer la guérison», ce qui aurait un impact direct sur le bilan de l'épidémie, pouvait permettre d'«alléger le bilan émotionnel et socio-économique» de la pandémie, en évitant les isolements forcés, et également limiter l'apparition de clusters.