La fin d'un rocambolesque feuilleton parlementaire ? Après avoir démissionné le jour même de son élection le 24 novembre, la sociale-démocrate Magdalena Andersson a de nouveau été élue Première ministre de Suède ce lundi. Elle est la première femme à prendre la tête d'un gouvernement dans son pays.
Victime de dissensions qui ont déchiré sa coalition, elle avait vu le parti écologiste quitter son gouvernement. Une défection qui l'a contraint à démissionner quelques heures après avoir été élue par le Parlement suédois.
Sauf improbable nouvelle surprise, Magdalena Andersson devrait cette fois garder son poste. La présentation de son gouvernement au roi Carl XVI Gustaf, qui marque officiellement sa prise de fonctions, est attendue mardi.
Cette économiste, ancienne nageuse de haut niveau et fan de «heavy metal» avait été élue par acclamation à la tête du parti social-démocrate quelques semaines plus tôt à Göteborg, alors qu'elle était la seule candidate.
«J'ai accepté d'être présidente du parti parce que je sais que la Suède peut mieux, et que je sais que c'est nous, les sociaux-démocrates, qui devons mener la Suède vers l'avant», a-t-elle lancé le 4 novembre sous les applaudissements, en se disant «honorée» par sa nouvelle fonction.
Ancienne ministre des Finances, elle est réputée pour se méfier des grosses dépenses. Elle n'hésite d'ailleurs pas à se définir comme la politicienne la «plus radine d'Europe».
Son franc-parler lui aura valu un autre surnom, donné par la télévision publique suédoise : «le bulldozer».
Des equilibres parlementaires serrées
Son prédécesseur Stefan Löfven (social-démocrate aussi), en bout de course après sept ans comme Premier ministre et fragilisé par une crise politique au début de l'été, avait annoncé en août qu'il quitterait son poste en novembre, à moins d'un an d'élections qui s'annoncent disputées en septembre 2022.
Ce départ permettait d'assurer une succession en vue de la campagne électorale, alors que les sociaux-démocrates sont menacés dans les sondages.
Magdalena Andersson avait notamment pour mission de contrer le parti conservateur des Modérés mené par Ulf Kristersson. Ce dernier s'est rapproché du parti anti-immigration des Démocrates de Suède (SD) et est désormais prêt à gouverner avec son appui au Parlement.
Un basculement politique majeur en Suède au terme d'une grosse décennie de percée de l'extrême droite, nourrie par l'hostilité aux importantes entrées de réfugiés, avant un tour de vis décidé par le gouvernement social-démocrate en 2015-2016.
Bien que championne affichée de l'égalité des genres, la Suède était le dernier pays nordique à n'avoir jamais eu de femme Première ministre.