Dans un état critique. L'ancien président et leader de l'opposition géorgienne, Mikheil Saakachvili, a mis fin ce samedi 20 novembre à ses 50 jours de grève de la faim en détention, après avoir été transféré dans un hôpital militaire.
«Il est toujours dans dans un état critique et a été placé dans un service de soins intensifs», a annoncé son médecin personnel, précisant que l'opposant recommencerait à «s'alimenter plus tard dans la journée de samedi».
L'ex-président géorgien (2004-2013) avait cessé de s'alimenter le 1er octobre pour protester contre son incarcération à son retour à Tbilissi après des années d'exil en Ukraine. Jeudi, il s'était évanoui lors d'une rencontre avec ses avocats.
Les autorités géorgiennes avaient dans un premier temps rejeté les recommandations des médecins de l'hospitaliser dans un établissement civil, avant de changer de ton vendredi et de le transférer dans la nuit dans un hôpital militaire.
Des milliers des partisans de M. Saakachvili, 53 ans, étaient descendus dans la rue vendredi soir à Tbilissi, la capitale, pour réclamer des garanties d'une assistance médicale adéquate pour l'ancien dirigeant de ce pays du Caucase, considéré actuellement comme le dirigeant de l'opposition.
«Emprisonnement illégal»
«Je n'accepterai jamais mon emprisonnement illégal», a déclaré vendredi soir le présiden Saakachvili sur Facebook, ajoutant qu'il était prêt à «comparaître devant un procès équitable et à accepter tout verdict qu'il rendra».
En 2018, Saakachvili avait été condamné par contumace à six ans de prison pour «abus de pouvoir», des accusations qu'il avait dit inventées de toutes pièces et politiquement motivées.
Président pro-occidental de 2004 à 2013 et maintenant considéré comme le chef de l'opposition, Saakachvili était retourné en Géorgie le 1er octobre après un exil de huit ans. Immédiatement arrêté, il a été emprisonné en application de sa condamnation pour «abus de pouvoir», qu'il juge purement politique.
Le Premier ministre Irakli Garibachvili a fait scandale en déclarant que l'ancien président Saakachvili «avait le droit de se suicider» et que le gouvernement avait été obligé de l'arrêter parce qu'il avait refusé de renoncer à la politique.