Jacob Chansley, militant pro-Trump et complotiste appartenant à la mouvance QAnon, est devenu l’un des visages de l'invasion du Capitole en janvier dernier. L’homme de 34 ans, surnommé «QAnonShaman», a été condamné ce mercredi à quarante-et-un mois de prison.
Les photos de Jacob Chansley, le visage peint aux couleurs du drapeau américain, torse nu et portant une coiffe avec des cornes de bison, déambulant fièrement dans les couloirs du Capitole, avaient fait le tour du monde. Il s’était alors présenté comme le «chaman de QAnon», mouvement complotiste né sur les réseaux sociaux aux États-Unis. Selon le juge Royce Lamberth, chargé de prononcer sa peine de quarante-et-un mois de prison, il «est devenu l'image même» de cette émeute qui a fait trembler la démocratie américaine.
Cela «suffira à dissuader à jamais tout acte criminel de ce genre», a déclaré mercredi la procureure Kimberly Paschall. «La justice ne restera pas les bras croisés alors que vous attaquez le transfert pacifique du pouvoir.» Jacob Chansley faisait partie des trente premiers partisans de Donald Trump à pénétrer dans l’enceinte du Capitole. Il s’était assis sur le siège réservé au vice-président, Mike Pence à l’époque, et y avait laissé un mot disant «ce n’est qu’une question de temps, la justice arrive !»
Une des peines les plus longues en lien avec l'invasion du capitole
Il est incarcéré depuis environ dix mois et malgré ses multiples tentatives pour obtenir sa libération, sa peine figure parmi les plus longues prononcées à ce jour en lien avec les émeutes. En plus de la prison, Chansley a aussi été condamné à trois ans de liberté surveillée et doit payer 2.000 dollars pour les dommages causés au Capitole, rapporte CNN. Une peine qui reste cependant plus légère que celle demandée par l’accusation.
Au tribunal, le complotiste a exprimé ses remords. Il a reconnu qu’il avait eu tort de rentrer dans le Capitole le 6 janvier dernier, et assuré qu’il n’était ni un insurgé ni un terroriste. «Le plus dur dans tout ça, c'est de savoir que c'est de ma faute, de devoir me regarder dans le miroir et de savoir que j'ai vraiment fait une erreur», a-t-il déclaré devant la cour. «Je n’ai aucune excuse», a-t-il reconnu.
Plus de 600 personnes ont été inculpées, à des degrés divers, dans l'invasion du Capitole qui visait à empêcher les élus de valider la victoire du démocrate Joe Biden à l’élection présidentielle américaine. Cinq personnes y sont décédées, dont un policier et une militante tuée par agent de sécurité du bâtiment.