Une délégation du Parlement européen dirigée par le Français Raphaël Glucksmann est arrivée à Taïwan ce mercredi 3 novembre pour renforcer les liens avec l'île, menacée par l’expansionnisme chinois.
Le groupe de sept eurodéputés rencontrera la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen et d'autres hauts responsables au cours de ce voyage de trois jours.
«Nous attendons avec impatience des discussions fructueuses sur la défense de la démocratie, de la liberté, de l'État de droit et du respect des droits de l'homme avec nos partenaires européens partageant les mêmes idées», a fait savoir le ministère des affaires étrangères taïwanais dans un communiqué.
Une visite qui irrite Pékin
Critique virulent de la Chine et défenseur des Ouïghours, Raphaël Glucksmann faisait partie des personnalités européennes sanctionnés par Pékin en mars dernier. «Ni les menaces, ni les sanctions ne m’impressionneront. Jamais. Et je continuerai, toujours, à me tenir aux côtés de ceux qui se battent pour la démocratie et les droits humains», a-t-il écrit sur Twitter.
1/6 Ni les menaces, ni les sanctions ne m’impressionneront. Jamais.
Et je continuerai, toujours, à me tenir aux côtés de ceux qui se battent pour la démocratie et les droits humains. Alors voilà : je pars à Taïwan. pic.twitter.com/TmKK7YiCOD— Raphael Glucksmann (@rglucks1) November 2, 2021
La diplomatie chinoise avait prévenu qu'une visite des députés européens à Taïwan «porterait atteinte aux intérêts fondamentaux de la Chine et compromettrait le développement sain des relations Chine-UE». Pékin avait déjà vivement réagi le mois dernier à la visite d'un groupe de sénateurs français à Taïwan et à la tournée européenne du ministre taïwanais des affaires étrangères, Joseph Wu.
Soutien de l'UE à Taiwan
Le 28 octobre, le Parlement européen a adopté à une très large majorité un texte de soutien à Taïwan où les parlementaires se disaient «vivement inquiets» de l’attitude de «belligérance» de la Chine vis-à-vis de l’île. Le texte appelait l’UE à «faire davantage pour répondre à ces tensions et pour protéger la démocratie taïwanaise».
Les enjeux sont aussi économiques, les Vingt-Sept s’inquiétant notamment de leur approvisionnement en semi-conducteurs auprès de l’entreprise taïwanaise TSMC.
La Chine a rompu toute communication officielle avec Taipei (la capitale de l'île) depuis l'élection en 2016 de la présidente Tsai Ing-wen, et intensifie depuis la pression économique, diplomatique et militaire sur le territoire. Ces dernières semaines, les avions militaires chinois ont multiplié les incursions dans la zone d'identification de défense aérienne (Adiz) de l'île.