Une décision qui a pris plusieurs années à faire son chemin. Ce 18 octobre, le conseil de la ville de New York a voté pour retirer une statue de Thomas Jefferson présente à la mairie.
La mesure a été justifiée par le passé d'esclavagiste du père fondateur américain, qui a détenu plus de 600 personnes pendant sa vie. Il a d'ailleurs eu six enfants avec l'une de ses esclaves, Sally Hemings. Des membres du conseil estimaient donc qu'il n'était pas du meilleur effet de conserver cette statue dans ce lieu.
Pour autant, l'on ne sait pas encore avec certitude où elle sera envoyée dans le futur. En effet, un accord avait été trouvé par le passé, mais le choix a été repoussé. Selon toute vraisemblance, elle devrait être donnée à la New York Historical Society, une organisation qui est spécialisée dans la conservation de l'histoire de la ville.
D'autres statues retirées
L'objectif serait de présenter l'œuvre avec un contexte historique. Son importance dans l'histoire des Etats-Unis, notamment en tant que troisième président du pays, ne sera pas occultée, tout comme son passé d'esclavagiste. «Jefferson représente certains morceaux les plus honteux de notre histoire», a expliqué Adrienne Adams, membre du conseil de la municipalité, lors de l'audition précédant le vote.
Ce n'est pas la première fois que ce genre de débat a lieu aux Etats-Unis. La question du retrait des statuts d'esclavagistes, de Christophe Colomb ou de généraux confédérés est en effet très présente depuis plusieurs années. L'affaire George Floyd a cependant accéléré les questionnements, avec de nombreux monuments qui ont été déplacés ou détruits. A Charlottesville, où des manifestations d'ultra-droite avaient été organisées en 2017, les statuts de deux généraux confédérés ont été retirées en juillet 2021.