Après la victoire des sociaux-démocrates (SPD) lors des élections législatives en Allemagne, encore leur faut-il réussir à former un nouveau gouvernement avec les autres formations politiques. Et à la suite de plusieurs semaines de discussions, ils ont annoncé ce vendredi 15 octobre avoir conclu un accord avec les Verts et les Libéraux (FDP).
«Nous avons effectivement réussi à nous mettre d'accord sur un document. C'est un très bon résultat, cela montre clairement qu'un gouvernement peut être formé en Allemagne» s’est félicité Olaf Scholz, leader du SPD et donc probable futur chancelier. «Nous avons réussi hier soir, au cours de discussions intensives jusqu'au petit matin, à mettre sur la table une proposition de coalition de réforme et de progrès pour que la prochaine décennie soit réellement une décennie de renouveau», a renchéri de son côté la co-présidente du parti écologiste, Annalena Baerbock.
Les trois formations, aux programmes politiques bien différents, ont ainsi présenté ce vendredi un document qui récapitule leurs points d’accord et les réformes qu’elles comptent mettre en œuvre avec leur potentiel nouveau gouvernement. Les discussions vont donc se poursuivre dans les prochaines semaines afin de peaufiner ce programme politique, consolider l’alliance et les points de convergence entre les partis.
Ils ont annoncé ce vendredi s’être déjà mis d’accord sur la sortie du charbon d’ici à 2030 (appuyée surtout par les Verts), pour ne pas augmenter les impôts et pour maintenir les limitations de l’endettement (des propositions chères aux Libéraux).
L'Europe attentive aux négociations allemandes
Cette coalition, baptisée «feu tricolore», exclurait du pouvoir pour de bon la CDU, parti chrétien-démocrate historique d’Angela Merkel, au pouvoir depuis plus de quinze ans, qui passerait alors du côté de l’opposition.
Le chemin vers un nouveau gouvernement reste encore long, et les trois formations vont devoir surmonter leurs différends politiques pour parvenir à s’entendre. En 2017, le FDP avait brusquement quitté les négociations de coalition avec les Verts et les conservateurs, plongeant ainsi l’Allemagne dans le flou et prolongeant encore l’attente, alors que les Européens avaient tous les yeux braqués sur Berlin.
En effet, toute l’Union européenne attend aujourd’hui avec impatience la formation d’un nouveau gouvernement en Allemagne, pour savoir qui seront leurs nouveaux interlocuteurs pour les négociations des nouvelles politiques de l’Union, et encore plus dans un contexte de sortie de crise sanitaire. La France est d’ailleurs très attentive aux discussions qui se passent outre-Rhin, puisqu’elle doit prendre la présidence de l’UE dès le 1er janvier 2022.