Taïwan ne cédera pas aux pressions de la Chine et défendra son système démocratique, a assuré dimanche la présidente Tsai Ing-wen. Depuis plusieurs jours, les incursions d'avions militaires chinois dans l'espace aérien de l'île se multiplient.
«Personne ne peut forcer Taïwan à emprunter la voie que la Chine a tracé pour nous», a soutenu la présidente Tsai Ing-wen à l'occasion de la fête nationale, affirmant que l'île est «en première ligne pour défendre la démocratie».
«Nous espérons un assouplissement des (...) relations (avec Pékin) et n'agirons pas de manière irréfléchie, mais il ne faut absolument pas imaginer que le peuple taïwanais cédera aux pressions», a-t-elle ajouté.
Les 23 millions d'habitants de Taïwan vivent sous la menace constante d'une invasion de la Chine, qui considère ce territoire comme une de ses provinces. Pékin menace de recourir à la force au cas où l'île proclamerait formellement son indépendance.
Avions bombardiers
Taïwan est dirigée par un pouvoir qui lui est propre depuis la victoire des communistes sur le Continent en 1949. Depuis l'arrivée au pouvoir du président chinois Xi Jinping, les tensions sont à leur plus haut niveau.
Toute communication officielle avec Taipei, la capitale, a été rompue depuis l'élection en 2016 de Tsai Ing-wen. Celle-ci considère Taïwan comme un pays «déjà indépendant», et rejette le principe «d'une seule Chine». En réaction, Pékin intensifie la pression économique, diplomatique et militaire sur le territoire.
Récemment, les avions militaires chinois ont multiplié les incursions dans la zone d'identification de défense aérienne (Adiz) de l'île. En 2020, 380 avions des forces aériennes chinoises ont été détectés dans l'Adiz de Taïwan. Depuis le début de cette année, ils ont été plus de 600. Ces derniers jours, des bombardiers H-6 à capacité nucléaire ont même été détectés dans le ciel taïwanais.
xi jinping veut une réunification pacifique
Samedi dernier, Xi Jinping avait promis une «réunification» inéluctable avec Taïwan par des moyens «pacifiques».
La présidente de Taïwan a proposé des pourparlers avec Pékin, qui les a rejetés, et a réitéré dimanche son appel à un dialogue «d'égal à égal» avec la Chine.