Alors que Rodrigo Duterte, actuel président philippin, a annoncé son retrait de la vie politique, ses partisans cherchent son successeur. Le fils de l’ex-dictateur Ferdinand Marcos, de la même famille politique que Duterte, a donc annoncé ce mardi sa candidature à l’élection présidentielle de 2022.
Ferdinand «Bongbong» Marcos Junior, fils de l’ancien dictateur, mort en 1989, qui avait dirigé les Philippines pendant 21 ans, a annoncé sa candidature à la prochaine élection présidentielle dans une vidéo diffusée sur Facebook. «Si nous avons appris quelque chose en temps de Covid, c'est que chacun d'entre nous, quelle que soit sa position, a besoin de l'aide de ses compatriotes philippins. Ensemble, nous devons travailler à une vision commune de notre pays, à travers le Covid et au-delà du Covid. Je sais que c'est ce type de leadership unificateur qui peut nous permettre de sortir de cette crise. (…) C'est pourquoi j'annonce aujourd'hui mon intention de me présenter à la présidence des Philippines, lors des prochaines élections de mai 2022», a déclaré l'ancien sénateur âgé de 64 ans.
Si Ferdinand Marcos Junior se place en héritier probable de Duterte, qui ne peut pas briguer un deuxième mandat, c’est aussi parce que le président sortant voue une grande admiration pour son père, l’ancien dictateur. «Il a été un grand président et c'était un héros… Il avait un idéalisme, une vision pour ce pays», avait-t-il déclaré peu avant son élection en 2016.
Plusieurs candidats déclarés
Même avant d’être élu à la tête du pays, Rodrigo Duterte avait fait campagne pour que Ferdinand Marcos soit inhumé au cimetière des héros de la Nation à Manille. Le dictateur avait été chassé du pouvoir et poussé à l’exil en 1986, et s’était enfui à Hawaï, où il est décédé trois ans plus tard. Son corps n’avait été ramené aux Philippines qu’en 1993. L'inhumation a finalement été autorisée par la Cour Suprême, malgré l'opposition d'une partie de la population.
Le fils de l’ancien dictateur n’est cependant pas certain de gagner cette élection, puisque la fille du président sortant, Sara Duterte-Carpio, se place pour le moment en favorite dans les sondages. D’autres personnalités se sont par ailleurs déjà portées candidates, notamment la star de la boxe Manny Pacquiao, qui dénonce la corruption au sein du gouvernement de Duterte et sa proximité avec la Chine, ou encore Francisco Domagoso, ancien acteur et actuel maire de Manille.
De 1965 à 1986, Ferdinand Marcos a dirigé le pays d’une main de fer, soutenu par les Etats-Unis, au nom de la lutte contre l’expansion du communisme. Son régime a notamment été marqué par l’imposition de la loi martiale pour réprimer toute forme d’opposition, et par la corruption.