Les scandales se suivent et se ressemblent. Ce 3 octobre, le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) sort une vaste enquête concernant les paradis fiscaux, expliquant comment de nombreux responsables politiques à travers le monde n'hésitent pas à placer leurs capitaux à l'étranger.
Parmi les chefs de gouvernement nommés, l'on retrouve notamment le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le Premier ministre tchèque Andrej Babis, l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair ou encore le roi de Jordanie Abdallah II. Ceux-ci ont possédé, ou possèdent encore des sociétés offshore dans des paradis fiscaux.
Dans ce nouveau scandale, surnommé «Pandora Papers» par les journalistes de l'ICIJ, 600 Français ont été recensés dans 12 millions de documents confidentiels récupérés. Des centaines de responsables politiques sont également comptés, dont 35 chefs d'Etat. Tous les noms n'ont cependant pas encore été dévoilés. Reste à savoir s'ils le seront dans les prochains jours.
Le Monde, qui fait partie des médias à l'origine des révélations, rappelle que l'utilisation des sociétés offshore n'est pas illégale dans une grande majorité de pays, mais permet pour autant d'éviter une fiscalité trop élevée. Ces agissements, discutables moralement, ne peuvent être répréhensibles qu'en cas d'activité illicite comme du blanchiment d'argent ou de la corruption.
Une lutte mondialisée possible ?
Les révélations montrent d'ailleurs qu'il n'est pas nécessaire de se rendre dans une île des Caraïbes ou dans des territoires reculés pour bénéficier des avantages des sociétés offshore. En effet, les Etats-Unis pourraient rapidement devenir «l'un des centres financiers offshore les plus importants de la planète», écrit Le Monde. La faute à certains Etats comme le Delaware cher à Joe Biden, mais aussi le Nevada ou le Wyoming, qui se spécialisent dans les zones défiscalisées.
Les précédents scandales qui avaient montré les agissements de personnalités à travers le monde n'avaient pas engendré de vastes mesures pour sanctionner celles et ceux qui utilisent ce procédé. À l'heure où une grande partie des nations se sont mises d'accord sur une imposition minimum des sociétés, la question sera de savoir si un effort mondialisé contre l'évasion fiscale peut être lancé. Un challenge, d'autant plus si une partie des chefs de gouvernement sont directement concernés.