La militante écologiste Greta Thunberg a reproché vendredi aux partis politiques de «ne pas en faire assez» pour lutter contre le réchauffement, dans un discours adressé à des milliers de personnes mobilisées à Berlin pour défendre le climat, à deux jours des législatives allemandes.
«Oui, nous devons voter et vous devez voter. Mais n'oubliez pas que le vote seul ne suffira pas. Nous devons continuer à descendre dans la rue et à exiger de nos dirigeants qu'ils prennent des mesures concrètes en faveur du climat», a lancé l'activiste suédoise.
«ils ne se soucient pas de l'avenir»
A l’appel de Greta Thunberg, des centaines de manifestations du mouvement Fridays for Future ont lieu à travers le monde ce vendredi. Cette nouvelle «grève mondiale pour le climat» a pour ambition de faire pression sur les leaders mondiaux pour qu’ils respectent leurs engagements en matière de lutte contre les changements climatiques.
«A maintes reprises, les dirigeants d'aujourd'hui ont montré qu'ils ne se soucient pas de l'avenir - du moins, ils n'en ont pas l'air. Ils disent qu’ils nous écoutent, nous les jeunes, mais en réalité ils ne le font absolument pas», a déploré la jeune suédoise dans une vidéo en visioconférence diffusée par la télévision japonaise.
Pendant cette année marquée par la pandémie de coronavirus, le mouvement Fridays For Future, qui avait réuni des milliers de jeunes dans les rues en 2019 pour protester contre l’inaction climatique, avait été contraint d’organiser des actions uniquement en ligne. Toutefois, grâce à la décrue épidémique dans de nombreux pays, Greta Thunberg a annoncé le retour des manifestants dans les rues, pour un mouvement d’ampleur mondiale.
«Ça été une année très étrange avec la pandémie, mais évidemment, la crise climatique n’a pas disparu, c’est même plutôt l’inverse. Il est encore plus urgent d’agir maintenant. Nous allons à nouveau descendre dans les rues. Ce sera forcément différent, dans certains pays, les manifestants seront plus nombreux, et dans d’autres, comme en Suède, nous serons moins et organiseront des actions plus symboliques», a-t-elle expliqué.
Payer la dette climatique
Parmi les revendications du mouvement : l’abandon pur et simple des énergies fossiles, de véritables plans d’actions en matière d’émissions carbone, la fin de la violence envers les peuples autochtones, ou encore une distribution équitable des vaccins contre le coronavirus dans le monde. A cause de l'inégal accès aux sérums anti-covid dans le monde, Greta Thunberg avait par ailleurs menacé de ne pas se rendre à la Cop 26 de Glasgow en novembre prochain, avant de se raviser.
«Les pays les plus touchés [par les changements climatiques] ne sont pas "pauvres", ils sont riches en ressources mais ont été historiquement et systématiquement opprimés et empêchés de se développer. Les dirigeants du Nord ont une dette climatique à payer à l'humanité. L'action climatique urgente et l'aide à l'adaptation n'est pas un "devoir honorable" ou une "solidarité", c'est une réparation pour les injustices que les nations et secteurs à hauts revenus ont causées par leur exploitation », dénonce Fridays for Future dans un communiqué.
Sur le site officiel du mouvement, des centaines de manifestations ont été répertoriées à travers le monde. En France, des rassemblements devraient avoir lieu à Paris, Bordeaux, Nantes et Brest ce vendredi.