La Russie et le Bélarus sont accusés par la Pologne d'être à l'origine d'une vague d'immigration clandestine à sa frontière terrestre. Des milliers de migrants, majoritairement originaires du Moyen-Orient ont tenté de passer les frontières de l’Union européenne ces dernières semaines.
La Lettonie, la Lituanie et la Pologne sont en première ligne, car directement au contact du Bélarus. L'UE soupçonne son président Alexandre Loukachenko de permettre cet afflux, en représailles aux sanctions prises contre son régime à la suite de la répression exercée par le pouvoir en place contre les dissidents et manifestants qui s’opposent au résultat -controversé- de la dernière élection présidentielle, l’an dernier.
«Nous avons affaire à une action de masse organisée et bien dirigée de Minsk et de Moscou», a déclaré pour sa part le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, dans des propos rapportés par l’Agence France-Presse (AFP), ce lundi. «Il est clair que du côté bélarusse et du côté russe - car personne ne croit probablement qu'il s'agisse d'une action indépendante de Loukachenko - il y a une grande détermination et des dizaines de milliers de personnes ont déjà été amenées côté Bélarus», sans visas, en provenance du Moyen-Orient et d'Afrique, a-t-il poursuivi.
Il a précisé que jusqu'à 7.000 migrants avaient été repérés à la frontière depuis début août. Ceux-ci servent à exercer une «pression sous forme d'immigration illégale à la frontière extérieure de l'UE», a-t-il ajouté.
Des migrants retrouvés morts à la frontière
Dimanche, quatre personnes ont été retrouvées mortes à la frontière entre le Bélarus et la Pologne, selon des responsables de ces deux pays. Huit migrants épuisés ont en outre été découverts coincés sur un terrain marécageux le long de la frontière, ont raconté les gardes-frontières polonais. Sept d'entre eux ont dû être hospitalisés.
Au début du mois, la Pologne a imposé un état d'urgence de 30 jours, interdisant aux non-résidents, y compris aux médias, de se rendre dans la zone frontalière. C'est la première fois que ce pays a recours à une telle mesure depuis la chute du communisme en 1989. Elle a également envoyé des milliers de soldats à la frontière et a commencé à ériger une clôture en fil de fer barbelé.
Début août, le Bélarus a déclaré avoir découvert un Irakien mort près de sa frontière avec la Lituanie, affirmant qu'il avait été assassiné.