Censé permettre à 92 Etats et territoires défavorisés de recevoir gratuitement des vaccins financés par des nations plus prospères, le programme Covax espère pouvoir vacciner 20% de la population des pays pauvres contre le Covid-19 d'ici à fin 2021. Annoncé ce mercredi 8 septembre, cet objectif est bien en-deçà des ambitions initiales.
A l'origine, ce mécanisme de financement international, prévoyait de distribuer deux milliards de doses cette année. Désormais, cet objectif est repoussé au premier trimestre 2022 et, selon les dernières prévisions, Covax espère disposer d'un total de 1,425 milliard de doses pour 2021.
Le don de vaccin par le biais de #COVAX permet d'augmenter la couverture vaccinale et d’éviter les gaspillages, et contribue à mettre fin à la phase aiguë de la pandémie de la #COVID19. #DonateDosesNow pic.twitter.com/GFJJBeWuYC
— Gavi (@gavi_fr) September 6, 2021
Pour justifier cet écart, les fondateurs du système, parmi lesquels l'Alliance du vaccin (Gavi) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS), dénoncent l'inégalité «inacceptable» de l'accès à la vaccination selon les régions du monde.
Dans un communiqué, ils expliquent ainsi que seulement 20% des habitants des des pays à revenu faible et moyen inférieur ont reçu une première dose de vaccin, contre 80% du côté de ceux dont le revenu est élevé et moyen supérieur.
De multiples obstacles
Ann Ottosen, de la division des approvisionnements du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) indique que 243 millions de «doses Covax» ont pour l'heure été réparties dans 139 pays défavorisés. Le nouvel objectif pour 2021, fixé à 1,425 milliard de doses distribuées, devrait être «suffisant pour protéger environ 20% de la population, soit environ 40% des adultes de ces pays, sans prendre en compte l'Inde», développe le Dr Seth Berkley, à la tête de Gavi.
Le programme Covax a justement été entravé par l'explosion de la pandémie en Inde. En effet, le Serum Institute of India, gros producteur de vaccins AstraZeneca, devait jouer un rôle important dans la fourniture de doses aux pays défavorisés. Mais face à l'augmentation brutale des contaminations, New Delhi a décidé d'interdire l'exportation de vaccins, les gardant pour combattre le Covid-19 sur son territoire.
Aujourd'hui, Covax est donc tributaire des dons de vaccins que veulent bien accorder les pays riches. Or, selon les fondateurs du système, ces derniers accaparent les doses. Dans leur communiqué, ils dénoncent «les interdictions d'exportation, la priorité accordée aux accords bilatéraux entre les fabricants et les pays, les difficultés à augmenter la production de certains producteurs clés et les retards dans le dépôt des demandes d'homologation». Autant d'éléments qui font obstacle à la protection des «personnes les plus vulnérables dans le monde».