85 personnes, dont 13 militaires américains, ont été tuées jeudi dans les attentats-suicides qui ont frappé les abords de l'aéroport de Kaboul (Afghanistan).
Plus de 160 blessés ont également été recensés dans cette attaque revendiquée par Daesh.
«Deux jihadistes considérés comme appartenant à Daesh se sont fait sauter à Abbey Gate, suivis par des jihadistes de l'EI armés qui ont fait feu sur les civils et les militaires», a précisé le général Kenneth McKenzie, chef du commandement central américain en charge de l'Afghanistan.
Selon le département de la Défense des Etats-Unis, il est question d'un «attentat complexe» qui a eu lieu dans la zone de l'aéroport. Abbey Gate est l'un des trois points d'accès à l'aéroport où se pressent des milliers d'Afghans qui espèrent être évacués pour échapper au régime taliban.
«C’était une énorme explosion, au milieu de la foule qui attendait devant une des portes de l’aéroport», où entrent des gens qui se font évacuer par les Occidentaux, a déclaré un témoin de la scène. «Quand les gens ont entendu l’explosion, ça a été la panique. Les talibans ont alors tiré en l’air pour disperser les gens qui attendaient devant la porte», a indiqué un autre témoin, qui a notamment vu «un homme courir avec un bébé blessé dans les bras».
la France va encore évacuer «plusieurs centaines d'Afghans»
Dénonçant un «attentat terroriste», le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a souligné que la priorité «reste d'évacuer autant de gens que possible».
La France a annoncé dans la foulée le rapatriement à Paris de son ambassadeur en Afghanistan, David Martinon, pour raisons de sécurité. Il se trouvait jusqu'ici à l'aéroport de Kaboul, où les forces occidentales supervisent les évacuations de milliers d'étrangers et d'Afghans depuis la prise de pouvoir soudaine des talibans le 15 août.
Soulignant que la situation restait «très risquée» à l'aéroport, le président Emmanuel Macron a annoncé que la France allait encore évacuer «plusieurs centaines d'Afghans».
Après avoir rendu hommage aux soldats tués, Joe Biden, le chef d'Etat américain, a assuré aux terroristes, lors d’un message télévisé : «Nous vous pourchasserons et nous vous ferons payer».
Depuis la veille, les Américains et d'autres pays occidentaux avaient averti de la menace sérieuse d'«attentat terroriste» dans la zone de l'aéroport, à l'approche de la date butoir prévue pour le retrait des forces américaines d'Afghanistan, le 31 août, synonyme de départ des forces occidentales et de fin des évacuations en cours.