Le pont aérien mis en place par la France pour exfiltrer de Kaboul des Afghans voulant échapper aux talibans pourrait s'achever ce jeudi.
Si les Etats-Unis suivent leur objectif de retrait total le 31 août, «pour nous, en termes de "rétroplanning", cela veut dire que notre opération se termine jeudi soir», a en effet expliqué mardi le directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères, Nicolas Roche, au Premier ministre Jean Castex.
Or cette date du 31 Août a été confirmée dans la foulée par Joe Biden. «Chaque jour d'opérations apporte un risque supplémentaire pour nos troupes» de la part de Daesh, qui «cherche à viser l'aéroport et attaquer les forces américaines et alliées ainsi que les civils innocents», a martelé le président américain.
De fait, la France devrait mettre un terme à ses opérations d'exfiltration très rapidement. «Pour des conditions pratiques de sécurité évidemment nous ne pourrons pas continuer les opérations au-delà du 31 août», a expliqué hier sur CNEWS Clément Beaune, secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes. «Nous nous mettons donc en situation d'arrêter les opérations à Kaboul avant la fin de la semaine pour que les dernières évacuations puissent avoir lieu via Abou Dhabi jusqu'à Paris».
Clément Beaune, secrétaire d’Etat aux affaires européennes : «Non, nous ne sommes absolument pas naïfs […] Si nous avons ces cinq cas identifiés c’est précisément parce que nous avons un système de criblage et de surveillance», dans #LaMatinale pic.twitter.com/1nC8TUbF4o
— CNEWS (@CNEWS) August 25, 2021
Quelques heures plus tard, Gabriel Attal a confirmé que, si les opérations continueront autant que possible, «il est probable que nous aurons à anticiper de quelques heures, voire de plusieurs jours, la fin des évacuations côté français».
Depuis la chute de Kaboul, désormais aux mains des talibans, le 15 août, le pont aérien établi par la France pour exfiltrer Français et Afghans menacés a permis de faire sortir du pays près de 2.500 personnes, selon le porte-parole du gouvernement.
Les talibans se sont fermement opposés à tout report du départ des forces américaines en Afghanistan, alors qu'un sommet virtuel du G7 mardi doit faire le point sur les évacuations et envisager des sanctions.
Lors de la visite du centre de crise et de soutien (CDCS) du ministère des Affaires étrangères, mardi, Jean Castex a souligné la nécessité «de distinguer les urgences, ce qui nécessite des réponses rapides, du reste».
Le CDCS a ainsi reçu près de 120.000 appels depuis le début du pont, «90% à 95% des appels sont des Afghans réfugiés en France qui s'inquiètent pour leur famille», selon le ministère.