En Afrique du Sud, depuis plusieurs jours, les violences et pillages ont déjà fait 32 morts et les émeutiers ne semblaient marquer aucune pause mardi, malgré les premiers déploiements de soldats.
Les premiers incidents ont commencé vendredi, au lendemain de l'incarcération de l'ex-président Jacob Zuma -qui reste populaire en pays zoulou-, dans la province du Kwazulu-Natal. Cette dernière a annoncé que le bilan était passé à 26 morts ce mardi.
Lundi soir, six autres décès ont été confirmés par le président Cyril Ramaphosa à Johannesburg, la capitale économique du pays. Après avoir mobilisé l'armée pour prêter main forte aux forces de l'ordre, il a souligné le caractère inédit de ces violences depuis l'avènement de la démocratie post-apartheid, dans un discours télévisé.
Sihle Zikalala, le Premier ministre du KZN, a indiqué que plusieurs personnes «ont été tuées dans des bousculades dans ce contexte d'émeutes», sans davantage de précisions.
Des magasins pillés et mis à sac
Les images des pillages ont montré des foules compactes et désordonnées, chacun se précipitant pour récupérer téléviseurs géants, vélos pour enfant, sièges de bureau, couches, conserves... Tout ce qui peut être emporté.
Dans les magasins pillés et mis à sac, les premiers émeutiers, souvent des hommes jeunes, ont été rejoints par toutes les autres franges de la population, y compris des enfants, à la recherche de nourriture ou d'équipements à revendre, dans un contexte économique dégradé par les restrictions mises en place fin juin pour contrer une troisième vague meurtrière de pandémie de coronavirus.
Les forces de l'ordre, visiblement en minorité, ont tiré des balles en caoutchouc pour disperser les mouvements de foule, suscitant la course paniquée de fuyards sur les parkings de centres commerciaux. Ou dans les rues des principales villes touchées, aux trottoirs jonchés de bris de verre et déchets, et bordés de bâtiments et voitures en feu.