Le choc est toujours présent. En Haïti, l'enquête se poursuit après l'assassinat du président Jovenel Moïse le 7 juillet dernier. Les motivations exactes des assaillants ne sont pas encore connues, mais les conséquences de leur action pourraient se faire sentir durablement dans un pays déjà fragilisé.
Ce qui s'est passé
Dans la nuit du 6 au 7 juillet dernier, un commando armé de 28 personnes s'est infiltré dans la résidence présidentielle de Jovenel Moïse. Ce dernier, au pouvoir depuis 2017, est alors tué. Sa femme, Martine Moïse, est blessée dans l'attaque, mais s'en est sorti. Elle est désormais «hors de danger» d'après Claude Joseph, Premier ministre par intérim.
«En un clin d’œil, les mercenaires sont entrés dans ma maison et ils ont criblé mon mari de balles (…) sans même lui donner la chance de dire un seul mot», déclare la première dame dans un message sur Twitter authentifié par l'Agence France-Presse.
Des premières arrestations
Rapidement, la police se met à la poursuite du commando. Au 12 juillet, trois des 28 hommes ont été tués par les forces de l'ordre, et 17 ont été arrêtés. En tout, 26 sont de nationalités colombiennes et deux sont Américains. Mais ce n'est pas tout.
Ce 11 juillet, un Haïtien de 63 ans a été arrêté par la police : Christian Emmanuel Sanon. Il est présenté comme l'un des cerveaux présumés de l'assassinat. «Il est entré en Haïti à bord d'un avion privé avec des objectifs politiques, selon les informations que nous avons. Il est arrivé en Haïti au début du mois de juin, accompagné de quelques personnes initialement chargées d'assurer sa sécurité», a déclaré le chef de la police.
Un futur incertain
Avant l'assassinat, Haïti était déjà plongé dans une forme de chaos causée par l'insécurité grandissante et une crise institutionnelle qui s'est inscrite dans la durée. Claude Joseph, Premier ministre depuis avril, a pris les choses en main, estimant qu'il était en charge des affaires courantes. Une situation cependant précaire, puisqu'un autre homme, Ariel Henry, avait été nommé Premier ministre par Jovenel Moïse deux jours avant sa mort.
Le contexte pourrait entraîner une forte migration dans ce pays considéré comme le plus pauvre de la région. Ce samedi 10 juillet, plus de deux cents personnes se sont rendues à l'ambassade des Etats-Unis pour demander l'asile. «Si le président peut être assassiné ainsi, ça n'est pas moi, simple citoyen, qu'on va épargner», a ainsi déclaré l'un d'eux à l'AFP.