Le gouvernement malgache s’est permis d’annuler une soirée LGBT qui se déroulait dans un bar de la capitale, Antananarivo.
La directrice de l’établissement, Ricia Rasoanaivo, a été convoquée par un agent de police au ministère de l’Intérieur malgache, comme le rapporte RFI. Celui-ci a prétexté une «incitation à la débauche des mineurs», comme elle a pu le lire sur le PV de la notification. Mais pourtant, la directrice explique «avoir contesté cette décision», ce qui a entraîné la menace de la fermeture du bar.
Cela faisait trois ans que ce lieu situé à Antananarivo organisait des soirées annuelles mettant en avant la communauté LGBT. Mais à Madagascar, les minorités sexuelles ont encore un long chemin à parcourir avant de se faire accepter, et cette annulation de soirée vient ajouter un nouvel obstacle au combat mené par la communauté.
Pour Aina, l’un des membres, cette décision est incompréhensible. Il explique, «qu’il y a beaucoup de choses qui peuvent inciter les gens à la débauche, mais pas une soirée LGBT. Parce qu’une soirée LGBT, c’est comme toutes les soirées. Il y a de la musique, les gens s’amusent, les gens sont ouverts. Il y a des artistes, il y a des danseurs. On ne franchit aucune limite dans les soirées LGBT, c’est comme aller en boîte».
A la place de la soirée LGBT, un groupe qui joue de la musique traditionnelle a finalement animé le bar. Ce qui n’a pas empêché Aina de s’y rendre, puisqu’il souhaite malgré tout «passer du bon temps». Une démarche à la fois symbolique qui montre «qu’ils sont là, qu’ils existent et qu’ils ne se cachent pas», car «c’est une communauté comme toute autre communauté» insiste-t-il.