Le monde n’en a pas fini avec le coronavirus. La faute au variant Delta, apparu en Inde en octobre dernier, et désormais présent dans au moins 85 pays, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Beaucoup plus contagieux que les autres souches, il entraîne une nouvelle flambée des cas à travers le monde, après une accalmie quasi généralisée qui laissait entrevoir une sortie de crise. Cette nouvelle menace a contraint de nombreux pays à resserrer la vis ces dernières semaines, alors que la saison touristique est sur le point de se lancer.
Le monde se referme
Pour tenter de se protéger du variant Delta, 60 % plus transmissible que le variant Alpha, dit anglais – lui-même au moins 50 % plus contagieux que la souche initiale du Covid-19 –, les stratégies ne sont pas les mêmes d’un pays à l’autre. En Australie, cinq villes sont désormais confinées, dont Sydney. C’est aussi le cas de la capitale tunisienne, Tunis, et de l’ensemble du Bangladesh.
Premier pays européen à avoir annoncé que le variant Delta était dominant sur son territoire, le Portugal a quant à lui rétabli un couvre-feu nocturne dans 45 communes, et renforcé certaines mesures sanitaires, notamment dans les lieux recevant du public, dans les villes les plus touchées. Les restrictions ont été également durcies en Afrique du Sud, en Indonésie, dans la capitale russe, Moscou, et à Bangkok, en Thaïlande. Et alors que le pays faisait figure de modèle, Israël a annoncé le retour du masque dans les lieux publics fermés. En Angleterre et en Irlande, la levée de certaines restrictions a, elle, été reportée.
En France aussi, le variant Delta est scruté avec une pointe d’angoisse. Si la dernière étape du déconfinement est devenue réalité ce mercredi, les mesures ont par exemple été prolongées jusqu’au 6 juillet dans les Landes, où la souche indienne circule plus activement : elle représente aujourd’hui environ 45 % des cas de Covid-19 dans le département, contre 20 % au niveau national. Cette progression fait redouter aux scientifiques une quatrième vague, une crainte partagée par l’OMS pour l’Europe entière. Elle a d’ailleurs annoncé ce jeudi que les contaminations avaient recommencé à augmenter la semaine dernière sur le continent, après dix semaines de recul.
La vaccination comme espoir
Il existe toutefois une différence majeure entre cette nouvelle poussée et les précédentes vagues, survenues depuis mars 2020 : la vaccination, qui se poursuit un peu partout. Plusieurs études ont en effet conclu à l’efficacité des vaccins contre le variant Delta. Les quatre sérums autorisés dans l’UE (Pfizer, AstraZeneca, Moderna et Johnson & Johnson) semblent protéger contre cette souche, a fait savoir l’Agence européenne des médicaments (EMA) ce jeudi.
Ces données sont confirmées par l’observation de terrain : dans les pays les plus vaccinés, tels que le Royaume-Uni et Israël, la hausse des cas de variant Delta ne fait pas exploser les hospitalisations et les décès, ce qui tendrait à prouver que le vaccin permet d’éviter les cas graves. C’est pourquoi l’accent est mis partout sur la politique de vaccination. Notamment en Russie, où Vladimir Poutine a appelé la population, pour l’instant méfiante, à se faire vacciner, tout en s’opposant à l’obligation vaccinale. Une piste pourtant de plus en plus explorée à travers la planète, pour enfin mettre K.O. le Covid-19.