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Egypte : une influenceuse condamnée à dix ans de prison pour «trafic d'êtres humains» et «débauche»

Haneen Hossam, 20 ans, avait déjà été arrêtée pour son activité sur les réseaux sociaux.[Khaled DESOUKI / AFP]

«Haneen n'a pas disparu, Haneen se meurt». Le visage strié de larmes, Haneen Hossam, 20 ans, a publié mardi 22 juin une vidéo sur Instagram dans laquelle elle implore la clémence des autorités égyptiennes. Condamnée à dix ans de prison pour «trafic d'êtres humains» et «débauche», cette influenceuse a été arrêtée quelques heures plus tard.

Cette peine d'emprisonnement a été prononcée dimanche 20 juin par la cour pénale du Caire. Le verdict a été rendu par contumace, c'est à dire en l'absence de l'accusée, Haneen Hossam, qui ne s'est pas présentée au tribunal. Transférée au Parquet général après son arrestation, la jeune femme devra, a priori, être rejugée.

Cette influenceuse égyptienne avait déjà été arrêtée en avril 2020, après avoir posté une vidéo proposant à ses abonnées de gagner de l'argent en travaillant avec elle sur les réseaux sociaux. On l'avait alors soupçonnée de proxénétisme. Condamnée en juillet 2020 à deux ans de prison devant un tribunal économique, Haneen Hossam avait finalement été acquittée en appel d'une partie des accusations, au mois de janvier.

Dans sa vidéo postée mardi sur Instagram, elle réagit à cette nouvelle condamnation, bien plus sévère : «Dix ans ?! Je n'ai rien fait d'immoral, je ne mérite pas tout ça. J'ai été emprisonnée dix mois et je n'ai rien dit [...] Pourquoi voulez-vous m'arrêter de nouveau ?», sanglote-t-elle.

Populaire sur TikTok, Likee et Instagram, la jeune femme, qui poste principalement des vidéos de danse et de chant, est suivie par des centaines de milliers de personnes. Elle n'est pas la seule influenceuse dans le viseur des autorités égyptiennes. Ce dimanche 20 juin, la cour pénale du Caire a également condamné Mawada al-Adham et trois autres personnes à six ans de prison pour «trafic d'êtres humains», englobant des accusations de «corruption de la vie familiale» et d'«incitation à la débauche».

Comme Haneen Hossam, Mawada al-Adham avait déjà été arrêtée auparavant. Aussi, des organisations locales et internationales de défense des droits humains dénoncent une «campagne médiatique et sécuritaire systématique visant la mise sous tutelle morale et sociale des utilisateurs des réseaux sociaux». Dans un communiqué publié mardi 22 juin, neuf d'entre elles rappellent qu'une douzaine d'influenceuses ont été poursuivies et arrêtées en Egypte pour atteinte aux bonnes moeurs depuis l'an dernier.

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