Depuis plusieurs mois, le Brésil est frappé par une sécheresse inhabituelle. La situation est à ce point préoccupante que le gouvernement a émis une alerte officielle. Une première depuis près d'un siècle qui inquiète les Brésiliens, déjà éprouvés par la pandémie de coronavirus.
D'après les médias locaux, la situation est particulièrement inquiétante sur une large partie du territoire brésilien, s'étendant d'une ligne allant du sud-est au centre-ouest du pays.
Sur place, le manque de pluies est en effet le plus cruel et les craintes quant aux conséquences de cette sécheresse sont grandes dans la mesure où celle-ci menace l’approvisionnement en électricité du Brésil, très dépendant de ses centrales hydroélectriques.
De même ce déficit en eau renchérit le coût de l’énergie et risque de compromettre la production agricole et la reprise d'une économie laissée exsangue par la crise sanitaire.
Et ces craintes pourraient bien devenir réalité puisque l’hiver austral, qui approche à grand pas, se caractérise par des précipitations faibles dans ces régions.
Dans le sud du pays, le principal responsable est surtout le phénomène climatique La Niña, expliquent les spécialistes, dont certains anticipent déjà entre un an et deux ans et demi de saison sèche.
Des récoltes moins importantes qu'annoncées
De leur côté, des associations environnementales ou des structures en lien avec la recherche sur le climat, pointent également le décalage concernant la production agricole entre les prévisions officielles et celles réellement constatées.
Parmi elles, l'organisation Gro Intelligence, de l'entrepreneur d'origine éthiopienne Sara Menker.
Cette société américaine, qui s'appuie sur l'intelligence artificielle et l'apprentissage automatique pour lutter contre la sécurité alimentaire et le changement climatique, indique par exemple sur son site que la production de maïs brésilien s'établit aujourd'hui à 102 millions de tonnes, en baisse de 7 millions de tonnes par rapport aux prévisions d'avril.
Selon les modèles prédictifs de Gro, c'est bien en deçà des prévisions officielles depuis janvier, lorsque les dommages engendrés depuis par la sécheresse risque d'être irrécupérables.